Focus sur l’emploi d’avenir, dispositif d’embauche à destination des jeunes peu qualifiés



Vendredi 28 Septembre 2012

Mesure phare du ministre Michel Sapin, l’emploi d’avenir se présente comme une réponse au chômage des jeunes Français non qualifiés. L’entrée en vigueur de ce dispositif, examiné en conseil des Ministres le 29 aout 2012, a été fixée pour le premier janvier 2013. Quels en sont les intérêts pour les futurs employés et employeurs français ?


Focus sur l’emploi d’avenir, dispositif d’embauche à destination des jeunes peu qualifiés
L’emploi d’avenir, projet porté par le ministre du Travail Michel Sapin, se veut une réaction au constat préoccupant réalisé sur le marché du travail français : le gouvernement estime en effet que 120 000 jeunes non diplômés arrivent chaque année sur le marché du travail. Cette catégorie d’actifs est plus touchée par le chômage que les jeunes ayant reçu une formation initiale : près d’un sur deux n’ont pas occupé d’emploi dans les quatre années suivant la fin de leur scolarisation quand c’est le cas de seulement 19 % des jeunes diplômés. Pour favoriser l’insertion professionnelle des quelque 500 000 jeunes non qualifiés en situation de chômage prolongé, le gouvernement a donc inauguré le système des emplois d’avenir.
 
Ce dispositif est destiné aux individus de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés et principalement issus de zones urbaines sensibles, rurales ou de départements d’outre-mer. Dans ces aires géographiques, qui sont les plus touchées par le chômage des non qualifiés, les emplois d’avenir sont surtout destinés à favoriser la création de postes dans les secteurs non marchands. La mesure présente néanmoins un intérêt fort pour les entreprises du secteur privé dont l’activité se développe significativement et peut être reconnue comme « d’utilité sociale avérée » selon les critères présentés dans le projet de loi. Le recrutement dans le cadre d’un emploi d’avenir se fait en partenariat avec Pôle emploi et respecte des critères formels précis. Il est en effet prévu que ce type d’emploi fasse l’objet d’un CDI ou d’un CDD de 3 ans, à temps plein, subventionné à hauteur de 35 % du montant du SMIC dans le secteur privé et à 75 % dans le secteur non marchand.
 
Avec cette mesure, le gouvernement entend créer 150 000 emplois avant 2014, dont 100 000, dès janvier 2013 au moment de son déploiement. Au moment de leur annonce toutefois, les emplois d’avenir avaient essuyé une critique : où trouverait-on les gisements d’emplois qui leur permettraient de se pérenniser au-delà des trois ans effectués avec le soutien de l’État ? Les services à la personne, l’environnement et les énergies renouvelables ont été présentés comme des secteurs porteurs. Néanmoins, il s’agit également de secteur où la plupart des postes requièrent une qualification minimum. Pour dépasser cet obstacle, l’emploi d’avenir sera donc exceptionnellement étendu aux jeunes souhaitant s’engager dans l’enseignement primaire ou secondaire, mais n’ayant pas les fonds suffisants pour poursuivre des études. Ceux-ci pourront dès la licence, obtenir un emploi d’avenir à mi-temps au sein d’un établissement scolaire en tant qu’assistant. Ils s’engageront en contrepartie à passer un concours de recrutement à un poste d’enseignant à l’issue de leurs études. 18 000 étudiants boursiers pourraient à terme bénéficier de ce dispositif original.
 
Mesure palliative censée participer de la résolution du mal chronique qu’est devenu le chômage des jeunes en France, l’emploi d’avenir ouvre des perspectives valorisantes à tous les actifs non qualifiés de 16 à 25. Ces contrats subventionnés par l’État ont néanmoins été conçus pour le secteur public et associatif ; les employeurs du secteur privé – notamment des secteurs de l’économie sociale et solidaire, de l’environnement et des énergies vertes – peuvent donc en retirer un bénéfice, mais celui-ci restera résiduel.








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