La Cour des comptes critique l'efficacité des Certificats d’Économies d’Énergie



Jeudi 19 Septembre 2024
Anton Kunin

Le Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) sont un outil clé de la politique énergétique française. Cependant, la Cour des comptes relève plusieurs faiblesses majeures dans son fonctionnement. Complexité accrue, coûts importants répercutés sur les consommateurs, surestimation des résultats réels et fraudes fréquentes sont autant de points problématiques.


Certificats d’Économies d’Énergie : mesurer leur impact réel reste difficile

Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), conçu pour inciter les fournisseurs d'énergie à soutenir les efforts d'économie d'énergie, présente une complexité croissante, déplore la Cour des comptes. Initialement axé sur les économies les plus rentables, il a subi de nombreux aménagements, dont des objectifs sociaux comme le soutien aux ménages précaires et des programmes de formation. Ces évolutions ont multiplié les règles et mécanismes, rendant le système instable et difficilement lisible.

Cette complexité a un effet direct sur la gouvernance du dispositif, qui souffre d'une fragmentation des acteurs et de la diversité des obligations imposées aux entreprises en fonction des énergies et des volumes de vente. En conséquence, l'efficacité globale de ce mécanisme est de plus en plus mise en doute, notamment parce qu'il est difficile d'en mesurer l'impact réel, tant les actions aidées par les CEE sont souvent associées à d'autres dispositifs publics comme Ma Prime Rénov' ou le Fonds Chaleur.

Pour financer les Certificats d’Économies d’Énergie, les fournisseurs d’énergie répercutent leur coût sur les consommateurs

En parallèle, la Cour critique vivement le coût du dispositif, qui est essentiellement supporté par les ménages et les entreprises. Les fournisseurs d’énergie répercutent en effet le prix des CEE sur leurs tarifs, faisant grimper la facture énergétique des consommateurs. En 2023, ce sont en moyenne 164 euros par ménage qui ont été consacrés au financement des CEE, soit plus de 4% du montant des factures énergétiques annuelles.

La gestion du dispositif est également jugée coûteuse, avec des frais de gestion et des prélèvements fiscaux qui représentent 30% du coût global. Plus préoccupant encore, la Cour souligne que les économies d’énergie obtenues par les CEE sont largement surestimées. Selon ses calculs, les économies réelles réalisées en 2022 et 2023 seraient inférieures d'au moins 30 % aux chiffres annoncés. Enfin, le phénomène de fraude, notamment dans le secteur du bâtiment, discrédite le dispositif et pose la question de la fiabilité des économies annoncées.








Malgré une hausse des salaires, le pouvoir d’achat des salariés du privé a baissé en 2023

24/10/2024

Le coût exorbitant du chômage des travailleurs frontaliers

24/10/2024

Linky : que risquent les foyers français non-équipés ?

17/10/2024

Surtaxe exceptionnelle : de 700 à 800 millions d'euros pour LVMH

17/10/2024

Un « revenu d'émancipation » pour les jeunes en difficulté

10/10/2024

Recyclage des plastiques : un bonus-malus envisagé pour rattraper le retard

03/10/2024

La revalorisation des retraites reportée pour soulager les finances publiques

03/10/2024

La fraude sociale « pèserait » 13 milliards d’euros par an

26/09/2024
Facebook
Twitter