La plupart des applications à télécharger sur smartphones et tablettes contiennent des boutiques intégrées proposant des contenus supplémentaires : il peut s'agir de fonctionnalités exclusives, de niveaux en plus pour les jeux… Ce modèle économique, appelé freemium ou free to play, connait un énorme succès auprès des éditeurs d'applications et des utilisateurs, et pour cause : le logiciel est gratuitement téléchargeable… Charge ensuite aux développeurs d'attirer le consommateur dans leur boutique en ligne.
C'est là que le bât blesse. Les exemples se sont multipliés ces derniers mois de parents dépassés par les achats effectués par leurs enfants dans ces magasins virtuels. Les sommes peuvent atteindre des centaines, voire des milliers d'euros, dépensés en pure perte pour accélérer certains processus dans les jeux (ce qu'on appelle des timers). Aux États-Unis, les autorités ont pris le problème à bras le corps et Apple s'est arrangé à l'amiable pour éteindre un recours collectif intenté par des parents excédés.
L'Europe s'empare à son tour de ce modèle économique. Les représentants d'Apple et de Google vont défiler devant la Commission européenne, où ils devront détailler les mesures prises et envisagées afin d'éviter aux consommateurs, et tout particulièrement les plus jeunes, de succomber trop facilement aux micro-paiements. Le commissaire Neven Mimica, en charge de la Politique des consommateurs, a déclaré : « Les consommateurs et en particulier les enfants ont besoin d'une meilleure protection contre les coûts des achats en micro-paiements. (…) [Ces achats] provoquent non seulement un préjudice financier pour les consommateurs, mais mettent aussi en cause la crédibilité de ce marché très prometteur ».
La Commission cible quatre problèmes particuliers à résoudre : la communication trompeuse qui fait passer des jeux freemium pour « gratuits », les micro-paiements qui ciblent les enfants, l'affichage clair du consentement explicite du consommateur lors de l'achat, ainsi qu'un support client simple et accessible.