Une année record pour l’épargne réglementée en France



Jeudi 23 Janvier 2025
Aurélien Delacroix

Les intérêts versés sur le Livret A et le LDDS ont atteint un sommet historique en 2024, témoignant de la persistance de l’épargne de précaution.


Une épargne toujours plébiscitée par les Français

Avec 16,80 milliards d’euros d’intérêts versés en 2024, les Livrets A et LDDS ont marqué un nouveau record, selon les chiffres de la Caisse des dépôts. Cette performance exceptionnelle est le fruit d’un encours total historique de 603,1 milliards d’euros, en progression de 6,8 % par rapport à 2023. Les dépôts des Français ont dépassé les retraits de 21,42 milliards d’euros, confirmant l’attrait pour ces livrets défiscalisés.

L’année a été particulièrement favorable au Livret A, qui a enregistré sa meilleure collecte pour un mois de décembre depuis 2009, avec 3,93 milliards d’euros. « L’incertitude générale incite à l’épargne », analyse Éric Dor, directeur des études économiques à l’Ieseg School of Management. Le contexte économique et géopolitique incertain, combiné au recul de l’inflation en 2024, a encouragé les ménages à privilégier cette épargne sécurisée.

Cependant, 2025 pourrait marquer un tournant. À partir du 1er février, les taux des Livrets A et LDDS passeront de 3 % à 2,4 %. Cette baisse, la plus importante depuis 2009, pourrait rendre ces placements moins attractifs face à des produits concurrents comme l’assurance-vie, notamment les fonds en euros. « Les livrets resteront compétitifs, mais certains épargnants pourraient se tourner vers d’autres options », anticipe Éric Dor.

Une épargne de précaution en mutation

Le Livret d’épargne populaire (LEP), destiné aux ménages modestes, a également vu son encours progresser de 14,3 % en 2024, atteignant 82,2 milliards d’euros. Ce résultat reste toutefois bien en deçà de la hausse exceptionnelle de 50 % enregistrée en 2023. Le taux du LEP, actuellement à 4 %, sera réduit à 3,5 % en février 2025, un recul que le gouvernement a choisi de limiter pour préserver son attractivité.

Malgré un potentiel de 19 millions de ménages éligibles, seulement 11,8 millions détenaient un LEP fin 2024. La Banque de France s’est fixé pour objectif d’en ouvrir un million supplémentaire en 2025, afin de mieux toucher les foyers modestes.

En dépit de la baisse attendue des taux, les incertitudes économiques pourraient continuer à soutenir l’épargne de précaution. Philippe Crevel, président du Cercle de l’épargne, souligne que « le contexte politique et économique incertain » devrait inciter les ménages à maintenir des versements significatifs sur les Livrets A et LDDS.

Ces livrets, ancrés dans les habitudes des Français, devront cependant composer avec une concurrence accrue et des rendements révisés à la baisse. L’évolution de l’encours en 2025 sera donc à surveiller de près, alors que les ménages adaptent leurs choix d’épargne aux nouvelles conditions du marché.








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