apwbattack / Flickr (cc)
La nécessaire rénovation du réseau
Renforcer la sécurité des aiguillages et moderniser la maintenance grâce à une enveloppe de 410 millions d'euros sur quatre ans (2014- 2017), tel est l’objectif du plan Vigirail. Ainsi, 300 millions d’euros ont été investi afin de remplacer les systèmes d’aiguillage. A terme, le nombre des aiguillages neufs va plus que doubler : 500 appareils seront mis en place chaque année au lieu des 150 à 300 habituellement renouvelés. En mars dernier, la plus grande grue ferroviaire d’Europe a ainsi été déployée pour la première fois en France afin de garantir la sécurité des équipements de la Gare de l’Est à Paris. Par ailleurs, les recommandations émises par le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), dans son rapport d’étape sur le déraillement en gare de Brétigny-sur-Orge, ont été intégrées. Il s’agit de tirer les leçons afin d’éviter un nouveau drame et de modrniser la gestion ferroviaire pour plus de sécurité.
« Le fil rouge est d’accélérer la modernisation technologique », explique Jacques Rapoport, président de RFF. « Dans les années qui viennent, nos pratiques de maintenance vont radicalement évoluer », ajoute ce dernier. La formation des agents chargés du contrôle des rails et des voies a été repensé et les «référentiels de maintenance» ont été simplifié. Il s’agit également d’améliorer la traçabilité des opérations de maintenance. Au cœur de cette stratégie, les nouvelles technologies sont des alliés redoutables.
Une surveillance high tech…
En effet, la gestion ferroviaire bascule dans l’ère 2.0. Les contrôles ainsi que les analyses des rails s’opèrent par vidéos grâce à des nouveaux systèmes de surveillance automatisée, tels que des trains au nom évocateur « Surveille ». Ces wagons remplis d'écrans et de caméras vidéo haute définition sont déployés à 80 km/h afin de filmer chaque rail, chaque boulon et chaque éclisse. « Les caméras mesurent même la hauteur du ballaste qui tapisse le sol », explique Alain Cano, opérateur dans l'un des trois trains qui entreront en service à la mi-2015. Ce dernier précise qu’avec la « vue en 3D, on va chercher jusqu'à un mètre au-delà du rail et 50 centimètres à l'intérieur du rail. On arrive tout de même à prendre la photo d'une feuille en vol ». Toutes les données récoltées par ces trains, par les agents ou par les caméras seront ensuite enregistrées puis analysées par un tout nouveau logiciel, développé par une société néerlandaise dont la SNCF a fait l’acquisition. Rien ne doit échapper à la vigilance de la SNCF, « la sécurité n’est pas négociable » rappelle Guillaume Pépy, le président de la SNCF.
Ce programme de pointe est complété par des applications mobiles qui permettent de consulter les référentiels et les guides de dépannage, de consulter des cartes et des plans d’accès aux infrastructures. Les équipes chargées du contrôle des équipements vont être équipées d’appareils mobiles (smartphones, tablettes numériques etc.) afin d’améliorer le recueil des données. Les rapports papier seront donc abandonnés au profit d’un meilleur suivi et d’une synergie accrue des informations sur le réseau. Car, une meilleure gestion du réseau ferroviaire passe par un suivi en continu de l’état du réseau. Et pour cela, des systèmes d’exploitation dernière génération sont nécessaires.
…et en temps réel
« Les nouvelles technologies sont une aubaine en termes de sécurité, mais pour avoir un impact positif il faut s’assurer que le réseau puisse gérer toutes ces informations en temps réel, et qu’elles soient disponibles pour tous et à tout moment » précise Yannick Hello, directeur régional d’Ipswitch, dans une tribune « Quand le Big data se met au service des voies ferrées françaises » , publiée sur les Echos. C’est donc tout le système de gestion ferroviaire qui doit évoluer. La SNCF a pris bonne note et anticipe la mise en place d’outils de gestion et de monitoring réseau efficaces.
Ainsi, la nouvelle ligne de train-tram « Tangentielle nord », qui reliera Sartrouville à Noisy-le-Sec en 2017, repose sur des systèmes innovants capables de superviser en temps réel le déroulement de l'exploitation et d’effectuer les manœuvres de régulation et de commande automatique des itinéraires. La SNCF a fait appel à Cofely Ineo, leader du génie électrique et des systèmes d’information et de communication, afin de concevoir, réaliser et mettre en œuvre le Système d'aide à l'exploitation et à l'information des voyageurs (SAEIV) dédié à cette nouvelle ligne. Ineo Systrans, filiale de Cofely Ineo a ainsi mis au point un centre d'exploitation équipé de serveurs et de postes opérateurs qui permettent de localiser les rames en temps réel. Par ailleurs, Cofely Ineo propose un logiciel de pilotage, en temps réel, des annonces sonores et des affichages, dans les gares et les rames grâce à des bornes d'information voyageurs mais aussi sur internet.
Cette initiative s’inscrit dans la même lignée que la plateforme « Alerte express » dont l’objectif est de centraliser les anomalies constatées par les cheminots, les voyageurs ou les riverains. Ce procédé qui a été testé en interne avant d’être récemment ouvert au grand public, « a déjà permis de récolter 1280 signalements », précise Pierre Izard, directeur général de la SNCF Infra. Une plate-forme installée à Lyon est chargée de recueillir et communiquer les signalements aux services de l'infrastructure concernés. Il s’agit de redonner confiance aux salariés de l’entreprise mais également aux clients. A l’avenir, d’autres procédés innovants dans la gestion ferroviaire pourront être mis en place. Une manière pour la SNCF de tirer les leçons de Brétigny et de montrer qu’elle est bel et bien ancrée dans le XXIe siècle.
Renforcer la sécurité des aiguillages et moderniser la maintenance grâce à une enveloppe de 410 millions d'euros sur quatre ans (2014- 2017), tel est l’objectif du plan Vigirail. Ainsi, 300 millions d’euros ont été investi afin de remplacer les systèmes d’aiguillage. A terme, le nombre des aiguillages neufs va plus que doubler : 500 appareils seront mis en place chaque année au lieu des 150 à 300 habituellement renouvelés. En mars dernier, la plus grande grue ferroviaire d’Europe a ainsi été déployée pour la première fois en France afin de garantir la sécurité des équipements de la Gare de l’Est à Paris. Par ailleurs, les recommandations émises par le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), dans son rapport d’étape sur le déraillement en gare de Brétigny-sur-Orge, ont été intégrées. Il s’agit de tirer les leçons afin d’éviter un nouveau drame et de modrniser la gestion ferroviaire pour plus de sécurité.
« Le fil rouge est d’accélérer la modernisation technologique », explique Jacques Rapoport, président de RFF. « Dans les années qui viennent, nos pratiques de maintenance vont radicalement évoluer », ajoute ce dernier. La formation des agents chargés du contrôle des rails et des voies a été repensé et les «référentiels de maintenance» ont été simplifié. Il s’agit également d’améliorer la traçabilité des opérations de maintenance. Au cœur de cette stratégie, les nouvelles technologies sont des alliés redoutables.
Une surveillance high tech…
En effet, la gestion ferroviaire bascule dans l’ère 2.0. Les contrôles ainsi que les analyses des rails s’opèrent par vidéos grâce à des nouveaux systèmes de surveillance automatisée, tels que des trains au nom évocateur « Surveille ». Ces wagons remplis d'écrans et de caméras vidéo haute définition sont déployés à 80 km/h afin de filmer chaque rail, chaque boulon et chaque éclisse. « Les caméras mesurent même la hauteur du ballaste qui tapisse le sol », explique Alain Cano, opérateur dans l'un des trois trains qui entreront en service à la mi-2015. Ce dernier précise qu’avec la « vue en 3D, on va chercher jusqu'à un mètre au-delà du rail et 50 centimètres à l'intérieur du rail. On arrive tout de même à prendre la photo d'une feuille en vol ». Toutes les données récoltées par ces trains, par les agents ou par les caméras seront ensuite enregistrées puis analysées par un tout nouveau logiciel, développé par une société néerlandaise dont la SNCF a fait l’acquisition. Rien ne doit échapper à la vigilance de la SNCF, « la sécurité n’est pas négociable » rappelle Guillaume Pépy, le président de la SNCF.
Ce programme de pointe est complété par des applications mobiles qui permettent de consulter les référentiels et les guides de dépannage, de consulter des cartes et des plans d’accès aux infrastructures. Les équipes chargées du contrôle des équipements vont être équipées d’appareils mobiles (smartphones, tablettes numériques etc.) afin d’améliorer le recueil des données. Les rapports papier seront donc abandonnés au profit d’un meilleur suivi et d’une synergie accrue des informations sur le réseau. Car, une meilleure gestion du réseau ferroviaire passe par un suivi en continu de l’état du réseau. Et pour cela, des systèmes d’exploitation dernière génération sont nécessaires.
…et en temps réel
« Les nouvelles technologies sont une aubaine en termes de sécurité, mais pour avoir un impact positif il faut s’assurer que le réseau puisse gérer toutes ces informations en temps réel, et qu’elles soient disponibles pour tous et à tout moment » précise Yannick Hello, directeur régional d’Ipswitch, dans une tribune « Quand le Big data se met au service des voies ferrées françaises » , publiée sur les Echos. C’est donc tout le système de gestion ferroviaire qui doit évoluer. La SNCF a pris bonne note et anticipe la mise en place d’outils de gestion et de monitoring réseau efficaces.
Ainsi, la nouvelle ligne de train-tram « Tangentielle nord », qui reliera Sartrouville à Noisy-le-Sec en 2017, repose sur des systèmes innovants capables de superviser en temps réel le déroulement de l'exploitation et d’effectuer les manœuvres de régulation et de commande automatique des itinéraires. La SNCF a fait appel à Cofely Ineo, leader du génie électrique et des systèmes d’information et de communication, afin de concevoir, réaliser et mettre en œuvre le Système d'aide à l'exploitation et à l'information des voyageurs (SAEIV) dédié à cette nouvelle ligne. Ineo Systrans, filiale de Cofely Ineo a ainsi mis au point un centre d'exploitation équipé de serveurs et de postes opérateurs qui permettent de localiser les rames en temps réel. Par ailleurs, Cofely Ineo propose un logiciel de pilotage, en temps réel, des annonces sonores et des affichages, dans les gares et les rames grâce à des bornes d'information voyageurs mais aussi sur internet.
Cette initiative s’inscrit dans la même lignée que la plateforme « Alerte express » dont l’objectif est de centraliser les anomalies constatées par les cheminots, les voyageurs ou les riverains. Ce procédé qui a été testé en interne avant d’être récemment ouvert au grand public, « a déjà permis de récolter 1280 signalements », précise Pierre Izard, directeur général de la SNCF Infra. Une plate-forme installée à Lyon est chargée de recueillir et communiquer les signalements aux services de l'infrastructure concernés. Il s’agit de redonner confiance aux salariés de l’entreprise mais également aux clients. A l’avenir, d’autres procédés innovants dans la gestion ferroviaire pourront être mis en place. Une manière pour la SNCF de tirer les leçons de Brétigny et de montrer qu’elle est bel et bien ancrée dans le XXIe siècle.