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Il faut dire que les sociétés de gestion des autoroutes, en France, sont très bien loties, avec un résultat net compris entre 20 et 24% de leurs chiffres d'affaires. Trop élevé d'après l'Autorité de la concurrence, qui point des coûts et des risques sans commune mesure qui ne justifient en rien ces résultats.
La dette des sociétés est « soutenable » et totalement « géré dans l'intérêt des actionnaires ». Et quand pointe une crise comme celle de 2008 durant laquelle la fréquentation automobile a reflué, pas de problème : il suffit d'augmenter les prix des péages. Mais les entreprises privées en charge de la gestion des autoroutes ne sont pas les seules à subir le courroux de l'Autorité.
L'État lui même est fautif. La régulation est « défaillante » avec les principaux concessionnaires (Vinci, Eiffage et Abertis), qui sont particulièrement puissants alors que l'autorité publique est considérée comme isolée.
C'est pourquoi l'Autorité préconise de remettre à plat le système lorsque les concessions arriveront à leur terme, c'est à dire entre 2027 et 2033. En attendant, l'État et les sociétés devraient revoir le plan de prolongation des concessions, par lequel ces dernières devaient investir pour 3,6 milliards d'euros dans des travaux et générer 15 000 emplois. L'idée est de mettre sur pied une formule de tarification qui prendrait mieux en compte les besoins des automobilistes.