Bercy s'interroge sur les pratiques de Michel-Edouard Leclerc



Mercredi 31 Janvier 2018
Aurélien Delacroix

Michel-Edouard Leclerc est dans la cible du ministère de l'Économie. D'après un document de la Direction de la répression des fraudes visé par RMC, le chef d'entreprise contreviendrait à la charte de bonne conduite sur la négociation des prix.


Le groupe Leclerc serait devenu beaucoup plus gourmands vis à vis de ses fournisseurs. Depuis quelques temps, l'entreprise exigerait des baisses de prix de l'ordre de 5% alors que l'an dernier, ces « rabais » tournaient autour de 1 à 2%… La DGCCRF s'inquiète de ces exigences demandées sans contrepartie, alors que le distributeur s'est engagé à respecter une charte de bonne conduite sur les prix négociés avec les fournisseurs, qui a été mise au point en novembre suite aux États généraux de l'alimentation.

Cette charte n'est qu'un premier pas vers un texte de loi qui est justement présenté ce mercredi 31 janvier par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, qui doit permettre aux agriculteurs de « vivre dignement de leur travail » et assurer aux Français l'accès à une alimentation de qualité à un prix raisonnable. Selon Bercy, Leclerc aurait mis sur pied en 2016 une structure à l'étranger pour ne pas avoir à appliquer la loi française. Cette centrale d'achat, basée en Belgique, a été créée avec un distributeur allemand afin d'obtenir des fournisseurs les prix les plus bas à l'abri de toute charte ou loi française.

Ce type de négociation intéresse déjà d'autres groupes de distribution français qui, à l'instar de Carrefour et d'Intermarché, réfléchissent déjà à créer des structures similaires. Edouard-Michel Leclerc a donc été convoqué ce lundi à Bercy pour évoquer les négociations entre les industriels, les producteurs et les distributeurs. Bruno Le Maire a sans aucun doute parlé aussi de ce système de délocalisation des négociations…



Tags : distribution





Malgré une hausse des salaires, le pouvoir d’achat des salariés du privé a baissé en 2023

24/10/2024

Le coût exorbitant du chômage des travailleurs frontaliers

24/10/2024

Linky : que risquent les foyers français non-équipés ?

17/10/2024

Surtaxe exceptionnelle : de 700 à 800 millions d'euros pour LVMH

17/10/2024

Un « revenu d'émancipation » pour les jeunes en difficulté

10/10/2024

Recyclage des plastiques : un bonus-malus envisagé pour rattraper le retard

03/10/2024

La revalorisation des retraites reportée pour soulager les finances publiques

03/10/2024

La fraude sociale « pèserait » 13 milliards d’euros par an

26/09/2024
Facebook
Twitter