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Afin d'éviter de plonger un peu plus l'Eurozone dans une zone de grosses turbulences économiques, la BCE a donc décidé de sortir le grand jeu. Le premier étage de la fusée est une réduction de son principal taux directeur, qui passe à 0,05% — le plus bas de l'histoire de l'institution bancaire, rien de moins.
Les banques qui empruntent auprès de la BCE pourront ensuite prêter cet argent à leurs clients à des taux d'intérêts encore plus bas. De quoi effectivement donner plus de punch au crédit et à la consommation. In fine, tout cela est de nature à renforcer l'activité économique, si les banques jouent le jeu… ce qui n'est pas encore gagné même si là aussi, Mario Draghi le patron de la Banque centrale a une carte dans sa manche.
En abaissant le taux auquel la BCE rémunère les comptes de ses clients — les banques — de 0,10% à -0,20%, elle oblige les banques à reprêter cet argent. Au risque sinon de devoir payer des intérêts sur ses dépôts ! Le but est clair : pousser les feux sous le crédit afin d'irriguer l'économie réelle.
La BCE envisage également d'acheter des actifs de banque : rien de moins que de la dette des banques (Asset Backed Securities, ABS). Dans les faits, les banques pourront faire racheter une partie de leurs créances par la BCE (il s'agit des prêts accordés à leurs clients), afin de bénéficier de plus de liquidités. Ce sont jusqu'à 800 milliards de créances que la Banque centrale pourrait acheter. Conséquence de ces annonces : le taux de change de l'euro baisse vis à vis du dollar, ce qui va rendre les exportations européennes plus compétitives.