Il s'agit d'une hausse, une de plus, d'un taux que les autorités espagnoles n'arrivent toujours pas à endiguer. Au troisième trimestre, le chômage s'affichait à 25,93%. Depuis 2011, l'Espagne est soumise à un traitement anti-crise de choc visant à assainir ses comptes publics. Une cure d'austérité qui certes, commence à porter quelques fruits comme la sortie de la récession avec une croissance positive de 0,3% au dernier trimestre 2013.
Les jeunes sont les plus durement frappés, avec un chômage de 55,06% pour les 16-24 ans - un chiffre lui aussi en hausse. L'Andalousie détient le triste record de la région la plus touchée avec un taux de 36,32%.
Et pourtant, malgré l'augmentation de la fin d'année, le nombre de sans-emplois a reculé de 69 000 personnes sur l'année. Le gouvernement se félicite de ce résultat, le meilleur « sur une année avant la crise ». Cette baisse pourrait cependant n'être qu'un écran de fumée : devant les difficultés à trouver un emploi, bon nombre de personnes ont cessé d'en rechercher un activement. De fait, la population active est en baisse à 22,6 millions de personnes et sous la pression de la crise, le salaire moyen est lui aussi orienté à la baisse.
Le chemin de la guérison sera long, très long pour l'Espagne. Il faudra une dizaine d'années avant de voir des taux de chômage proches de ceux qui avaient cours avant l'explosion de la bulle immobilière en 2008, prévient Olli Rehn, vice-président de la Commission européenne. Le FMI prévoit ainsi 27% de chômage fin 2014, et de 25,9% d'après le gouvernement espagnol, qui table sur une croissance de 0,7% cette année.