Ingrédients absents, produits trop riches en matière grasse, sucre et sel… : l’agroalimentaire pourrait mieux faire



Jeudi 20 Janvier 2022
Anton Kunin

Dans une vaste étude dont elle dévoile aujourd’hui les résultats, l’association Consommation, Logement, Cadre de vie (CLCV) pointe les produits transformés qui, malgré des mentions positives et des allégations de santé, ont une composition peu vertueuse sur le plan nutritionnel. D’autres produits ne contiennent tout simplement pas, ou alors en très faible quantité, les ingrédients présentés sur l’emballage.


L’ingrédient présenté comme principal peut très bien être présent en petite quantité

C’est la conclusion d’une vaste étude, qui a amené l’association Consommation, Logement, Cadre de vie (CLCV) à passer à la loupe 900 produits alimentaires transformés : les céréales petit-déjeuner destinées aux enfants, les plats préparés à base de bœuf, les poissons panés, les biscuits/barres de céréales/gâteaux aux fruits, les produits végétariens et végan, les boissons énergisantes, les jus de fruits/smoothies/thés glacés/eaux aromatisées et les yaourts/desserts lactés. Le constat majeur de cette étude est que l’ingrédient « phare » d’un plat, tel qu’il est présenté sur l’emballage, peut être présent en petite quantité, voire être carrément absent. L’association épingle notamment les plats préparés à base de bœuf : pour un même type de plat, la quantité de viande va du simple au quintuple. Certains raviolis au bœuf ne présentent que 4% de viande quand d’autres marques en ont 25%.

Il en va de même pour les steaks de soja : certains n’ont que 12,5% de soja dans leur recette, alors que d’autres atteignent 67%. Les poissons panés d’une marque contiennent 65% de poisson, tandis que ceux d’une autre marque en contiennent seulement 35%. Summum de l’effronterie, CLCV a trouvé un yaourt « aux fraises » avec une fraise figurant sur l’emballage, pour se rendre compte que cette baie était totalement absente de la composition. Dans les yaourts, il est fréquent que les industriels remplacent un fruit cher par un fruit peu cher, par exemple la pomme. CLCV demande donc la mise en place d'une quantité minimale de l'ingrédient principal d'une recette pour que le produit puisse porter le nom « lasagnes/raviolis au bœuf », « galette/steak végétaux » ou « poisson pané ».

Une mention ou allégation ne garantit pas forcément une composition vertueuse

CLCV pointe aussi du doigt les produits « pour enfants » : boissons aux fruits, biscuits ou céréales pour enfants très sucrés, gras, salés et débordant d’additifs. Lorsqu’il est possible de trouver le produit équivalent sans la mention « pour enfants », il s’avère que ce dernier produit a une composition plus vertueuse. Étonnant, car on aurait pu penser que les produits « pour enfants » seraient au contraire plus vertueux sur le plan nutritionnel. CLCV demande d’ailleurs aux pouvoirs publics d'instaurer des quantités maximales d’additifs, d’arômes, de sel, de matières grasses et de sucre dans les produits pour enfants.

Et si vous croyez que la présence sur l’emballage d’une allégation nutritionnelle (« sans conservateur », « sans arômes artificiels », « 100% d’ingrédients d’origine naturelle », « riche en fruits »...) atteste d’une composition plus vertueuse, il n’en est rien. Des produits que CLCV a analysés, les produits présentant des allégations nutritionnelles ou de santé étaient souvent très riches en matières grasses, sucre ou sel.








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