Présenté mercredi, ce plan fait pleuvoir les milliards d'euros dans tous les sens. Les baisses d'impôts promises sont regroupées sous le slogan choc « 10 milliards d'euros pour 10 millions d'Italiens »; dans les faits, les salariés les moins bien nantis (moins de 25 000 euros par an) verront leurs salaires augmenter de 1 000 euros par an par le jeu des réductions d'impôts, prélevés à la source. Les PME en profiteront aussi, avec une réduction de 10% sur un impôt spécifique, ainsi qu'une baisse de même ampleur sur leurs factures d'énergie. Plus impressionnant encore, Renzi s'est engagé à verser rapidement aux entreprises clientes de l'État 60 milliards d'euros de factures en souffrance. Ces mesures sont censées entrer en vigueur dès le mois de mai.
Et ça n'est pas terminé. Les écoles vont obtenir 3,5 milliards d'euros dans le cadre d'un plan de rénovation, les jeunes 1,7 milliard pour poursuivre leurs études, la protection du territoire 1,5 milliard… Une véritable manne qui devra être financée par un bouquet de mesures de rigueur.
Au premier chef, l'État italien promet de réduire encore les dépenses de son train de vie - 7 milliards d'euros d'économie sont attendus cette année, 32 milliards sur trois ans. Les services fiscaux devraient retirer 6 milliards en TVA sur les factures payées aux entreprises, 2,4 milliards grâce à la baisse des taux d'emprunt sur le marché… Sans oublier une augmentation de taxe sur les rentes financières et les diverses mesures plus limitées mais symboliques, comme la suppression du Sénat.
L'Italie est, avec la Croatie et la Slovénie, la cible de la Commission européenne pour son taux d'endettement public et une compétitivité en panne sèche. Ces mesures permettront-elles de relancer le pays ? C'est le pari de Renzi.