JO : les taxis parisiens en quête de compensations financières



Jeudi 1 Août 2024
Anton Kunin

Les syndicats de taxis parisiens, déçus par la baisse de leur activité due aux Jeux olympiques, réclament des compensations financières. Une baisse de revenus de 40 à 50% est signalée, et ils soulignent les effets des restrictions de circulation et de la privatisation des espaces publics.


Restrictions de circulation : les taxis voient un « préjudice anormal »

Les Jeux olympiques de Paris 2024, loin d'apporter l'afflux de clients escompté, ont créé une situation économique difficile pour les taxis parisiens. Selon les syndicats, les revenus ont chuté de 40 à 50% en raison des multiples restrictions de circulation et de la privatisation de nombreux lieux de la capitale, comme le Stade de France et le triangle d’or au cœur de Paris. La désaffection des clients habituels, accentuée par les fermetures de voies et de ponts ainsi que par les incitations gouvernementales à partir en congés ou à télétravailler, a exacerbé cette crise. Dès le mois de juin 2024, les chauffeurs ont constaté une baisse marquée de leur activité par rapport à l'année précédente.

Les syndicats de taxis, représentés par leurs principaux partenaires sociaux, ont adressé une lettre au ministère des Transports pour exprimer leur déception et leurs inquiétudes. Ils y soulignent que les spectateurs venus pour les Jeux ne suffisent pas à compenser les pertes engendrées par les restrictions de circulation. Ils demandent ainsi la mise en place d’un fonds de compensation financière couvrant la période de mars à octobre 2024. Ils jugent qu'il s'agit d'un « préjudice anormal » directement lié à l'organisation des Jeux olympiques.

Le ministère des Transports s’engage à étudier les demandes des chauffeurs de taxi

Le ministre des Transports, Patrice Vergriete, a réagi en affirmant qu'il prenait en compte les problèmes soulevés par les syndicats de taxis et qu'il s'engageait à étudier leurs demandes. Le ministère avait anticipé que les mesures de sécurité indispensables, particulièrement celles liées à la cérémonie d’ouverture, entraîneraient des contraintes de circulation, mais il a noté qu’après la levée de certaines restrictions, l’activité avait pu reprendre de manière plus fluide. Néanmoins, pour les chauffeurs de taxi, cette reprise reste insuffisante pour compenser les pertes accumulées depuis le début des préparatifs des Jeux.

Les syndicats dénoncent également l'impact négatif la communication gouvernementale incitant les citadins à éviter Paris durant cette période. Cette communication a contribué à une baisse supplémentaire de l'activité, plaçant les chauffeurs de taxi dans une situation critique avec des charges à payer en hausse et des revenus en forte diminution. En Ile-de-France, environ 90% des chauffeurs de taxi affiliés à G7 avaient prévu de travailler pendant les Jeux, espérant bénéficier des voies olympiques sur les grands axes, inaccessibles aux VTC, pour optimiser leurs trajets. Cependant, les restrictions et les mesures de sécurité mises en place ont rendu ces avantages largement inefficaces, limitant considérablement leur activité et leur mobilité.








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