Un secteur réglementé aux multiples projets
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se consacrer au mécénat (+17 % depuis 2008) qui se définit comme « le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l'exercice d'activités présentant un intérêt général ». Le mécénat ouvre droit, pour les donateurs (entreprises et particuliers), à certains avantages fiscaux et nécessite des conditions d’éligibilité définies par un cadre légal strict. Le bénéficiaire doit être un organisme d’intérêt général à l’activité non lucrative et non concurrentielle. Le mécénat peut prendre la forme d’un don numéraire, d’un don en nature ou pour les entreprises, le don de compétences qui met à disposition des collaborateurs sur leur temps de travail. Les œuvres choisies doivent servir l’intérêt général.
Aussi, il n’existe pas de projet type et le champ du mécénat est large, comme le montrent les projets mis en place en partenariat avec la Fondation de France EDF qui agit sur le terrain de l’habitat social avec le programme Eco-habitat qui traite entre autres les questions de la précarité énergétique, ou l’opération de mécénat exceptionnelle (18 mécènes privés et publics) dédiée à conserver un tableau du patrimoine national, la « Fuite en Egypte » de Nicolas Poussin. Les professionnels du mécénat notent cependant un recul du domaine de la culture au profit du sport qui arrive en seconde place dans les projets soutenus. Cette variété dans les projets menés dans le cadre du mécénat, se retrouve également dans le profil des philanthropes français qui prennent de nombreux visages.
Qui sont les philanthropes français ?
Selon Odile de Laurens de l’Observatoire de la Fondation de France, « il est difficile aujourd’hui de brosser un portrait exhaustif des acteurs français de la philanthropie. ( …) Nos observations se limitent donc aux quelques 660 philanthropes français œuvrant par le biais de fondations de financement ». Le philanthrope français se distingue d’ailleurs de ses semblables étrangers par son infinie discrétion. De plus, les mécènes héritiers de grandes fortunes à l’instar de François Pinault ne représentent qu’une minorité du mécénat français. En effet, le tissu le plus actif est constitué de cadres supérieurs de plus en plus jeunes ou des entrepreneurs mais surtout du mécénat d’entreprise. Il passe généralement par la création de fondations et représente près de deux milliards d’euros.
Certes le mécénat est ancré dans l’ADN de certains grands groupes mais la part des PME est grandissante, puisque une PME sur trois est engagée dans du mécénat pour constituer 93 % des entreprises mécènes. Elle traduit la recherche de proximité et l’accroissement des actions locales ou régionales. Si l’engagement propose une fiscalité avantageuse (défiscalisation de 60 % du montant des dons en respectant un plafond de 0.5 % de son chiffre d’affaires), les actions de mécénat contribuent aussi à créer du lien dans notre société mais également entre les salariés et les partenaires de l'entreprise.
Plus que de la communication, une action
« Une augmentation de près de 15 % du nombre d'entreprises mécènes en pleine période de crise n'est pas anodine. Elle montre que les entreprises sont là pour l'intérêt général, même quand ça va mal. Elles sont à l'écoute des besoins de la société et veulent y jouer un rôle, au-delà de leurs activités marchandes », constate Bénédicte Ménanteau, déléguée générale d'Admical qui développe le mécénat des entreprises et des entrepreneurs. En effet, le mécénat consacre le rôle social de l’entreprise. En outre, les individus sont de plus en plus à la recherche de cohérence entre domaine personnelle et professionnel, et les attentes des salariés vis-à-vis de leur entreprise n’ont jamais été aussi fortes. Le mécénat est désormais une stratégie à part entière et les entreprises ne laissent pas le choix de leurs bénéficiaires au hasard. En effet, les 2/3 des entreprises répondantes soutiennent des projets qu’elles ont sélectionnés à leur propre initiative, souvent afin de prolonger la mission de l’entreprise.
« S’engager dans le mécénat et aider la recherche n’est pas un devoir, c’est un choix : celui de la raison, certes, mais surtout celui du cœur », explique Serge Dassault du groupe éponyme, dont le groupe soutient entre autres la Fondation Recherche sur Alzheimer. Orange, de son côté, a choisi de lutter contre l’autisme et la surdité afin de permettre une meilleure communication entre les individus. Cela se traduit par des programmes au sein des grands musées nationaux (Louvre, Quai Branly) pour favoriser l’accès aux personnes déficientes visuelles et auditives. Un rôle impliqué qui montre que les entreprises ne sont « plus de simples bailleurs de fonds » comme le précise la chargée des projets culturels, Marie-Sophie Calot de Lardemelle. De même, Optic 2000, s’affirme « non plus seulement comme une entreprise socialement solidaire, mais comme une entreprise économiquement solidaire » selon les déclarations de son secrétaire général Yves Guénin. Le réseau défend une « Vision Solidaire » grâce à ses « opticiens citoyens » qui « sont des professionnels de la vision et des acteurs majeurs du système français de santé » précise Yves Guénin. Cette action citoyenne est complétée par celle de la Fondation Groupe Optic 2000 qui soutient la recherche en tant que mécène de l’Institut de la vision dirigé par le professeur José-Alain Sahel, pour qui « Le mécénat constitue un véritable enjeu sociétal ». Il s’agit d’un des plus importants centres de recherche intégrée en Europe dont la mission est de trouver des traitements curatifs et préventifs aux pathologies oculaires. Toute l’année, Optic 2000 est également partenaire de l’AMF Téléthon et apporte un soutien financier au développement des thérapies innovantes, notamment pour les maladies génétiques oculaires.
De quoi rassurer les Français pour lesquels la philanthropie constitue un acte généreux et respectable mais dont la médiatisation la rend souvent suspecte. Car « devant cette défiance, le mécénat apparaît au contraire comme une communication par la preuve» explique Stéphane Rozès, président de Cap et enseignant à Science Po Paris et HEC. Ce dernier croit en l’avenir du mécénat en France, notamment grâce au développement du mécénat croisé, qui couple les actions de différents domaines. De plus, si le manque de moyens financiers est un frein sérieux au mécénat, 83 % des entreprises mécènes affirment souhaiter accroître ou maintenir leurs actions d’ici deux ans selon les conclusions de l’enquête Admical sur le mécénat d’entreprise en France.
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se consacrer au mécénat (+17 % depuis 2008) qui se définit comme « le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l'exercice d'activités présentant un intérêt général ». Le mécénat ouvre droit, pour les donateurs (entreprises et particuliers), à certains avantages fiscaux et nécessite des conditions d’éligibilité définies par un cadre légal strict. Le bénéficiaire doit être un organisme d’intérêt général à l’activité non lucrative et non concurrentielle. Le mécénat peut prendre la forme d’un don numéraire, d’un don en nature ou pour les entreprises, le don de compétences qui met à disposition des collaborateurs sur leur temps de travail. Les œuvres choisies doivent servir l’intérêt général.
Aussi, il n’existe pas de projet type et le champ du mécénat est large, comme le montrent les projets mis en place en partenariat avec la Fondation de France EDF qui agit sur le terrain de l’habitat social avec le programme Eco-habitat qui traite entre autres les questions de la précarité énergétique, ou l’opération de mécénat exceptionnelle (18 mécènes privés et publics) dédiée à conserver un tableau du patrimoine national, la « Fuite en Egypte » de Nicolas Poussin. Les professionnels du mécénat notent cependant un recul du domaine de la culture au profit du sport qui arrive en seconde place dans les projets soutenus. Cette variété dans les projets menés dans le cadre du mécénat, se retrouve également dans le profil des philanthropes français qui prennent de nombreux visages.
Qui sont les philanthropes français ?
Selon Odile de Laurens de l’Observatoire de la Fondation de France, « il est difficile aujourd’hui de brosser un portrait exhaustif des acteurs français de la philanthropie. ( …) Nos observations se limitent donc aux quelques 660 philanthropes français œuvrant par le biais de fondations de financement ». Le philanthrope français se distingue d’ailleurs de ses semblables étrangers par son infinie discrétion. De plus, les mécènes héritiers de grandes fortunes à l’instar de François Pinault ne représentent qu’une minorité du mécénat français. En effet, le tissu le plus actif est constitué de cadres supérieurs de plus en plus jeunes ou des entrepreneurs mais surtout du mécénat d’entreprise. Il passe généralement par la création de fondations et représente près de deux milliards d’euros.
Certes le mécénat est ancré dans l’ADN de certains grands groupes mais la part des PME est grandissante, puisque une PME sur trois est engagée dans du mécénat pour constituer 93 % des entreprises mécènes. Elle traduit la recherche de proximité et l’accroissement des actions locales ou régionales. Si l’engagement propose une fiscalité avantageuse (défiscalisation de 60 % du montant des dons en respectant un plafond de 0.5 % de son chiffre d’affaires), les actions de mécénat contribuent aussi à créer du lien dans notre société mais également entre les salariés et les partenaires de l'entreprise.
Plus que de la communication, une action
« Une augmentation de près de 15 % du nombre d'entreprises mécènes en pleine période de crise n'est pas anodine. Elle montre que les entreprises sont là pour l'intérêt général, même quand ça va mal. Elles sont à l'écoute des besoins de la société et veulent y jouer un rôle, au-delà de leurs activités marchandes », constate Bénédicte Ménanteau, déléguée générale d'Admical qui développe le mécénat des entreprises et des entrepreneurs. En effet, le mécénat consacre le rôle social de l’entreprise. En outre, les individus sont de plus en plus à la recherche de cohérence entre domaine personnelle et professionnel, et les attentes des salariés vis-à-vis de leur entreprise n’ont jamais été aussi fortes. Le mécénat est désormais une stratégie à part entière et les entreprises ne laissent pas le choix de leurs bénéficiaires au hasard. En effet, les 2/3 des entreprises répondantes soutiennent des projets qu’elles ont sélectionnés à leur propre initiative, souvent afin de prolonger la mission de l’entreprise.
« S’engager dans le mécénat et aider la recherche n’est pas un devoir, c’est un choix : celui de la raison, certes, mais surtout celui du cœur », explique Serge Dassault du groupe éponyme, dont le groupe soutient entre autres la Fondation Recherche sur Alzheimer. Orange, de son côté, a choisi de lutter contre l’autisme et la surdité afin de permettre une meilleure communication entre les individus. Cela se traduit par des programmes au sein des grands musées nationaux (Louvre, Quai Branly) pour favoriser l’accès aux personnes déficientes visuelles et auditives. Un rôle impliqué qui montre que les entreprises ne sont « plus de simples bailleurs de fonds » comme le précise la chargée des projets culturels, Marie-Sophie Calot de Lardemelle. De même, Optic 2000, s’affirme « non plus seulement comme une entreprise socialement solidaire, mais comme une entreprise économiquement solidaire » selon les déclarations de son secrétaire général Yves Guénin. Le réseau défend une « Vision Solidaire » grâce à ses « opticiens citoyens » qui « sont des professionnels de la vision et des acteurs majeurs du système français de santé » précise Yves Guénin. Cette action citoyenne est complétée par celle de la Fondation Groupe Optic 2000 qui soutient la recherche en tant que mécène de l’Institut de la vision dirigé par le professeur José-Alain Sahel, pour qui « Le mécénat constitue un véritable enjeu sociétal ». Il s’agit d’un des plus importants centres de recherche intégrée en Europe dont la mission est de trouver des traitements curatifs et préventifs aux pathologies oculaires. Toute l’année, Optic 2000 est également partenaire de l’AMF Téléthon et apporte un soutien financier au développement des thérapies innovantes, notamment pour les maladies génétiques oculaires.
De quoi rassurer les Français pour lesquels la philanthropie constitue un acte généreux et respectable mais dont la médiatisation la rend souvent suspecte. Car « devant cette défiance, le mécénat apparaît au contraire comme une communication par la preuve» explique Stéphane Rozès, président de Cap et enseignant à Science Po Paris et HEC. Ce dernier croit en l’avenir du mécénat en France, notamment grâce au développement du mécénat croisé, qui couple les actions de différents domaines. De plus, si le manque de moyens financiers est un frein sérieux au mécénat, 83 % des entreprises mécènes affirment souhaiter accroître ou maintenir leurs actions d’ici deux ans selon les conclusions de l’enquête Admical sur le mécénat d’entreprise en France.