Il y a urgence, s'alarme Bruno Lafont, PDG de Lafarge. Paris est ainsi tombé à la huitième place du classement des grandes places financières, alors qu'elle se situait à la cinquième place en 2010. La meilleure preuve en est les introductions en Bourse : depuis dix ans, la part de marché de Paris se réduit, et celle de Londres ne cesse d'augmenter.
Au coeur des craintes de la communauté financière française, la pression fiscale et tout particulièrement, le projet européen de taxation sur les transactions financières (TTF), qualifié de « tsunami » pour la place de Paris d'après Yves Perrier, directeur général d'Amundi. Les banques rappellent que le taux d'imposition du résultat avant impôt des établissements bancaires a augmenté de 25 points entre 2010 et 2012, et est désormais à 63%.
Le sujet est d'un intérêt capital, puisque Euronext, l'opérateur des Bourses de Paris, d'Amsterdam et de Bruxelles, doit quitter le giron du New York Stock Exchange. Le gouvernement souhaite inciter les banques françaises à rentrer au capital d'Euronext pour donner plus de poids à l'organisation, mais il faudra aussi améliorer l'attractivité de la Bourse de Paris.
Car plus globalement, c'est la compétitivité de la place qui est en cause. Pour redresser la barre, la communauté financière demande le retrait de la TTF ainsi qu'un cadre réglementaire stabilisé, à même de donner une visibilité aux opérateurs. Les autorités devraient également pousser les ménages français à investir le marché des actions; fin 2011, 32% du patrimoine des Français était consacré à la finance, contre 68% pour l'immobilier.
François Hollande, en désignant la finance comme l'ennemi durant sa campagne électorale, n'a sans doute pas aidé à redorer le blason de la place de Paris.