La Grèce a donc réussi à lever 3 milliards d'euros en obligations sur cinq ans, au taux de 4,75%, ce qui est inespéré pour un pays au bord de la faillite, et qui à force de rigueur et d'une restructuration sans précédent, a remonté petit à petit la pente. Cette levée a d'ailleurs pris un tour très politique, le gouvernement d'Antonis Samaras en ayant fait un rendez-vous capital pour souligner le retour de confiance envers la Grèce.
Après six ans de récession, les finances du pays se portent un peu mieux, avec une croissance attendue de 0,6% en 2014 (et de 2,5% pour l'année prochaine). La Grèce profite à plein du retour des investisseurs en zone euro, ces derniers ayant été échaudés par la petite forme des pays émergents. Le pays a de son côté joué finement, en demandant une somme peu élevée et en prenant les devants du niveau de la demande, via les banques partenaires de l'émission.
Tout cela ne signifie pas pour autant que le pays est sorti de l'ornière. Le niveau de la dette est toujours insoutenable à 175% du PIB. La Grèce reste également tributaire de la troïka (Union européenne, FMI et BCE) pour boucler ses fins de mois : le pays a ainsi obtenu le déblocage d'une nouvelle tranche de 6,3 milliards d'euros jusqu'en avril.
Le gouvernement Samaras a néanmoins décidé de jouer la souplesse avec les grecs : il reversera ainsi 500 millions d'euros, prélevés sur le 1,5 milliard d'euros d'excédent primaire engrangé en 2013 - une première là aussi. Il faut dire que les efforts des citoyens, pressurés depuis 2010, méritaient bien une récompense. Mais la sortie du tunnel est encore loin.