Le rayonnement international des entreprises françaises



Vendredi 8 Juin 2012
Jean-Hubert Marciano

Dans ce contexte économique et médiatique empreint de morosité, il existe encore des entreprises françaises dont la réussite internationale est exemplaire. Des succès qui leur ont permis de surfer sur la crise, à contre-courant du défaitisme ambiant. Non seulement elles ont su bâtir leur développement sur des marchés étrangers plus ou moins risqués, mais elles sont également devenues les symboles du savoir-faire de notre pays. Deux secteurs emblématiques de la réussite française à l'étranger témoignent de cette capacité à résister et à rayonner au niveau international: celui du luxe, et celui du transport.


Le rayonnement international des entreprises françaises
Frédéric Godart, professeur à l'Insead en fait le constat dans une récente analyse : «malgré la crise, sur les Champs-Élysées des dizaines de personnes font la queue devant la boutique Vuitton. En bourse, l’action LVMH a gagné plus de 80% et celle de PPR près de 20% alors que le CAC 40 abandonnait 20%. Et si le luxe incarnait un modèle de renaissance pour l'industrie française ? ». Et il poursuit : « l’industrie du luxe continue à se développer et à croître rapidement au niveau mondial, et la France occupe une place enviée à son sommet. »
 
Avant même la crise, l’industrie du luxe et de la mode a compris que le marché français ne suffirait pas à l’expansion de ses marques. Les Amériques, les pays du Moyen-Orient, les pays asiatiques, le Japon et aujourd’hui l’immense Chine, sont ainsi devenues des terres de conquête commerciale. Un groupe comme LVMH, par exemple, compte désormais plus de 2500 boutiques dans le monde et, si 77% de ses 80 000 collaborateurs sont basés en France, ses 60 marques prestigieuses parmi lesquelles Louis Vuitton, Moët & Chandon, Dior, Tag Heuer, Guerlain ou Givenchy, sont universellement connues.
 
Quelques chiffres éloquents : en 2010, l’Asie rapportait au groupe 4991 millions d’Euros dont 46 % provenant de la mode et de la maroquinerie. Les États-Unis, quant à eux, rapportaient 4 611 M €, soit plus que l’Europe avec ses 4  236 M €. Sur son site, la spécialiste Véronique Estienne analyse ainsi la stratégie internationale de Bernard Arnault, PDG du groupe : « en développant les débouchés des marchés relais par l’ouverture de magasins, LVMH assure sa pérennité. Bernard Arnault et ses collaborateurs savent être « là où il faut, quand il faut ». Le groupe LVMH a su saisir des opportunités dans les pays émergents, ce qui lui a assuré une croissance permanente même pendant les temps de crise qui ont touché ses concurrents. Autre élément fort de la stratégie de développement à l'international: le mécénat culturel, un levier qui contribue à la notoriété internationale du groupe.
 
Loin d’être repliées sur elles-mêmes les grandes sociétés françaises démontrent par la conquête de nouveaux horizons et par une stratégie offensive que la morosité ambiante peut se combattre, et que face à la crise, l’innovation et la volonté de gagner, sont, à notre époque, des conditions essentielles du succès.








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