Les tarifs hospitaliers augmenteront en 2019



Jeudi 28 Février 2019
Anton Kunin

Les tarifs hospitaliers (sur la base desquels l’Assurance maladie rembourse les hôpitaux) connaîtront une hausse globale de 0,5% en 2019. Mais comme toujours, le diable se cache dans les détails.


Le financement des hôpitaux progressera de 0,2% minimum en 2019

Les hôpitaux, de moins en moins bien rémunérés par l’Assurance maladie ces dernières années, pourront profiter en 2019 d’une petite bouffée d’oxygène. Il faut savoir que la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019 prévoit une progression des ressources allouées aux établissements de santé de +2,4% sur l’année (soit près de 2 milliards d’euros supplémentaires, portant le total à 82,7 milliards d’euros). Cette progression pourra être atteinte notamment via une revalorisation des tarifs hospitaliers, que la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn vient d’annoncer.

En 2019, l'enveloppe globale de financement des établissements ayant une activité de médecine, chirurgie et obstétrique progressera de 0,5%. Mais à y regarder de plus près, la hausse des tarifs eux-mêmes ne sera pas aussi importante que ça. L’évolution de ces derniers sera en effet limitée à 0,2%. Le reste de l’abondement correspond à une enveloppe de 200 millions d’euros, que les hôpitaux seront susceptibles de toucher s’ils parviennent à respecter des critères de qualité de la prise en charge. Le chiffre de 0,5% correspond donc à la progression maximum que le ministère de la Santé s’est engagé à financer.

Les hôpitaux devraient voir leurs coûts progresser de 0,97% en 2019

Et même si les hôpitaux parviennent à respecter les critères de qualité et voient en effet leur rémunération progresser de 0,5%, cette évolution ne compensera pas l’évolution de leurs dépenses. N’oublions pas que quelles que soient les prévisions de l’inflation 2019 auxquelles on se fie (+1,3% selon le gouvernement, +1,8% selon le FMI et l’OCDE), elles sont toutes supérieures à la progression annoncée des tarifs hospitaliers. Et même si l’inflation sera sans doute moins importante dans le secteur hospitalier (+0,97%, selon une étude du cabinet de conseil Roland Berger), le 0,5% annoncé par le ministère de la Santé ne la compensera pas.

Cette progression très lente des tarifs hospitaliers est d’autant plus préjudiciable pour les hôpitaux qu’elle freine leur capacité d’investissement (renouvellement des équipements, travaux etc.). Rappelons qu’en 2016, seuls 5% du chiffre d’affaires des hôpitaux ont pu être consacrés aux investissements, alors même qu’en 2009 cette proportion était de 9,5%.








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