D'après l'institution basée à Francfort, le risque de déflation n'est pas avéré, bien que l'inflation soit toujours aussi stable : la hausse des prix s'est limitée à 0,5% en mars, soit largement sous la barre des 2%, seuil maximal fixé par la BCE. La Banque laisse entendre qu'une intervention de sa part ne se justifiait toujours pas pour contrer le marasme économique qui pointe derrière cette inflation basse. D'après ses projections, les prix devraient en effet reprendre progressivement leur hausse : 1% en 2014, 1,3% l'année suivante, puis 1,5% en 2016. On reste toujours loin des 2% maximum qui justifierait de relever le taux directeur.
Le statu quo est défendu par Mario Draghi, patron de l'institution, qui estime que la reprise économique progressive est en cours en zone euro. Le chômage dans la zone de la monnaie unique est sous le seuil des 12% et la croissance du secteur manufacturier se vérifie pour le neuvième mois consécutif. Néanmoins, la BCE pourrait avoir recours à d'autres leviers pour soutenir la croissance et la reprise, en particulier en ce qui concerne le taux de change euro/dollar qui pénalise les exportations européennes.
De fait, on pourrait voir la Banque orchestrer une opération d'assouplissement quantitatif, qui fonctionne plutôt bien aux États-Unis, notamment le rachat d'actifs privés aux banques dont les fonds abondés par la BCE leur permettrait de prêter plus facilement. Voilà qui serait en mesure de favoriser l'investissement et in fine, la croissance. D'autres manoeuvres sont également à disposition de la BCE, qui pourrait cependant se contenter de ne rien faire : après tout, les meilleurs résultats obtenus par la Banque l'ont été après de simples déclarations d'intention de Mario Draghi.