Cet appel, signé par une cinquantaine de sommités américaines, représente en fait plusieurs dizaines de milliers de scientifiques, membres de sociétés savantes du monde entier. Il vise à alerter les autorités sanitaires américaines des risques induits par la pollution chimique sur le développement psychique et physique des enfants.
Les signataires dénoncent clairement et directement le « risque inacceptablement élevé de développer des troubles neurodéveloppementaux comme l’autisme, le déficit d’attention et l’hyperactivité, des déficiences intellectuelles et d’autres troubles de l’apprentissage ou du comportement », chez les enfants soumis à une pollution chimique omniprésente.
Aux États-Unis, un enfant sur dix est diagnostiqué hyper-actif, ou bien souffre de troubles de l’attention. Et un enfant sur soixante-dix souffre d’une forme d’autisme ! Les signataires de l'appel rappellent qu’il y a cinquante ans, aux Etats-Unis, le nombre d’enfants diagnostiqués pour des troubles neuro-comportementaux était de seulement un sur 3000.
Parmi les substances chimiques pointées du doigt par les chercheurs, et dont l’utilisation n’est parfois pas du tout régulée, figurent l'organophosphore, les polybromiphényléthers, l'hydrocarbure aromatique polycyclique, le dioxyde d'azote, le plomb, le mercure et le polychlorobiphenyle.
Ces substances se trouvent non seulement dans les produits de consommation courante, mais elles se retrouvent ensuite dans notre environnement et recontaminent plantes et animaux, air et eau.
Si l’Europe est plus stricte que les États-Unis en matière de régulation des substances chimiques, la récente prolongation de l’autorisation de commercialisation du glyphosate, un puissant désherbant, très largement utilisé, pourtant classé cancérogène probable par l'OMS (organisation mondiale de la santé), montre qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour mieux protéger les populations.