Un tissu économique riche mais fragile.
Berceau historique de la lunetterie ou de la fabrication de jouets, le Jura est aussi connu pour sa « Plastics Vallée », plus forte concentration d’entreprises spécialisées dans le plastique en Europe. De ce fait, la région est dépendante de la bonne santé de l’industrie automobile, grosse consommatrice en plastiques de tous types. Le Jura accueille de nombreux sous-traitants comme dans la région de Saint Claude, troisième zone d’emploi la plus spécialisée de France.
Or, son caractère industriel marqué, et la spécialisation sectorielle d’une partie de son territoire, exposent la région aux fluctuations conjoncturelles. La morosité économique de la région est intimement liée à la mauvaise santé des nombreuses entreprises qui composent le tissu jurassien. Ces entreprises ont un réel pouvoir d’entraînement sur l’ensemble de l’activité économique jurassienne. Tournées vers l’international, elles sont de fait soumises à la pression d’une économie mondialisée. Depuis 2009, elles peinent à reconstituer leur trésorerie et leurs carnets de commandes. Ce constat est partagé du côté suisse de l’Arc jurassien, où la crise est également bien palpable. « Du jour au lendemain, plus aucun coup de téléphone, plus aucun intérêt pour nos produits » précise John Buchs, Président de la Chambre économique du Jura bernois.
Et les effets sur l’emploi sont immédiats. Si les chiffres du chômage dans le Jura sont inférieurs à la moyenne nationale, ils s’expliquent plus par la désertion des jurassiens vers les départements voisins, que par une véritable politique d’insertion des chômeurs dans la région. En 2011, 20% des salariés jurassiens travaillaient dans des secteurs d’activité dits fragiles, c’est à dire caractérisés par une évolution négative de l’emploi ces dix dernières années. « Le taux de chômage nous a aveuglés », regrette Philippe Gresset président du Medef jurassien.
Une prise de conscience tardive qui permet néanmoins d’élaborer une véritable stratégie de sortie de crise basée sur les savoir-faire traditionnels du Jura. En ce sens Michel Chamouton, Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Jura, interpelle les pouvoirs publics afin de permettre au territoire « de défendre l’artisanat, ses hommes et ses femmes, ses 15 736 actifs dans le département ». Car face aux réductions d’effectifs et aux fermetures des grands ensembles, les PME compensent en partie le dynamisme économique de la région.
Or, son caractère industriel marqué, et la spécialisation sectorielle d’une partie de son territoire, exposent la région aux fluctuations conjoncturelles. La morosité économique de la région est intimement liée à la mauvaise santé des nombreuses entreprises qui composent le tissu jurassien. Ces entreprises ont un réel pouvoir d’entraînement sur l’ensemble de l’activité économique jurassienne. Tournées vers l’international, elles sont de fait soumises à la pression d’une économie mondialisée. Depuis 2009, elles peinent à reconstituer leur trésorerie et leurs carnets de commandes. Ce constat est partagé du côté suisse de l’Arc jurassien, où la crise est également bien palpable. « Du jour au lendemain, plus aucun coup de téléphone, plus aucun intérêt pour nos produits » précise John Buchs, Président de la Chambre économique du Jura bernois.
Et les effets sur l’emploi sont immédiats. Si les chiffres du chômage dans le Jura sont inférieurs à la moyenne nationale, ils s’expliquent plus par la désertion des jurassiens vers les départements voisins, que par une véritable politique d’insertion des chômeurs dans la région. En 2011, 20% des salariés jurassiens travaillaient dans des secteurs d’activité dits fragiles, c’est à dire caractérisés par une évolution négative de l’emploi ces dix dernières années. « Le taux de chômage nous a aveuglés », regrette Philippe Gresset président du Medef jurassien.
Une prise de conscience tardive qui permet néanmoins d’élaborer une véritable stratégie de sortie de crise basée sur les savoir-faire traditionnels du Jura. En ce sens Michel Chamouton, Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Jura, interpelle les pouvoirs publics afin de permettre au territoire « de défendre l’artisanat, ses hommes et ses femmes, ses 15 736 actifs dans le département ». Car face aux réductions d’effectifs et aux fermetures des grands ensembles, les PME compensent en partie le dynamisme économique de la région.
L’atout Made in Jura
C’est dans cet esprit qu’Optic 2000 s’est par exemple associé à la société Oxibis, qui emploie de nombreuses PME jurassiennes pour un chiffre d’affaire de 40 millions d’euros. C’est à Morez, « la ville des lunettiers », qu’Optic 2000 a choisi d’établir sa production de sa collection « Mode in France ». L’opération entend soutenir la lunetterie française dont Optic 2000 est le premier client. Les deux sociétés ont d’ailleurs été récompensées l’an passé pour leur implication dans le développement économique du département. « Le retour des commandes par les grandes enseignes est forcément positif pour les PME du secteur de la lunette » affirme Jérôme Colin, président des Lunetiers du Jura, qui insiste également sur l’orientation haut de gamme qui a séduit les leaders du secteur.
Le positionnement haut de gamme, c’est également l’atout qu’a choisi d’exploiter l’horloger Pequignet afin de faire face à une concurrence principalement asiatique à la fin des années 1990. C’est dans la maison jurassienne de Morteau que sont fabriquées les modèles Calibre Royal, qui ont permis à la marque de se distinguer sur le marché de l’horlogerie du luxe. Didier Leibundgut, qui a repris la maison Pequignet en 2004, compte « embaucher (…) plus encore dans l'avenir » afin de satisfaire une production qui ne cesse de croître chaque année. La marque propose également un établissement de formation, perpétuant ainsi la tradition du bassin horloger de Morteau.
Il s’agit d’une belle vitrine pour le nouveau Made in Jura conceptualisé en partie par le Conseil Général en 2003. Le label entend valoriser le savoir-faire artisanal historique de la région dans différents domaines. Un coup de projecteur sur des entreprises qui sont nombreuses à aspirer au destin du groupe Bel, fromager fondé en 1865 et devenu un des leaders mondiaux. Grâce à des produits phares tels que La Vache qui rit, qui constitue la moitié de la production jurassienne, le groupe emploie 750 collaborateurs sur ces sites de Lons et Dole.
La stratégie de relocalisation jurassienne semble également payante pour le groupe allemand Simba Dickie, qui a repris en 2008 l’entreprise de jouets Smoby alors en faillite. « Après la reprise, on a commencé par tout rationaliser et par recentrer l'activité de plusieurs usines des environs sur Arinthod », précise Thomas Le Paul, directeur général de Smoby Toys. Jean-Charles Grosdidier, maire du village, se félicite : « On a eu une chance inouïe qu'ils soient choisis pour la reprise lors du redressement judiciaire ». Aujourd’hui le chiffre d’affaire du fleuron du jouet s’est stabilisé autour des 120 millions d’euros. La « Plastics Vallée » se remet à l’ouvrage.
De la lunetterie à la fabrication d’instruments de précision mais également de l’industrie du bois et du plastique, le made in Jura s’impose comme un gage de qualité. Cette stratégie pourrait bien faire des émules dans les régions voisines. Pour preuve, Rossignol, a récemment relocalisé sa production en Haute-Savoie.
Le positionnement haut de gamme, c’est également l’atout qu’a choisi d’exploiter l’horloger Pequignet afin de faire face à une concurrence principalement asiatique à la fin des années 1990. C’est dans la maison jurassienne de Morteau que sont fabriquées les modèles Calibre Royal, qui ont permis à la marque de se distinguer sur le marché de l’horlogerie du luxe. Didier Leibundgut, qui a repris la maison Pequignet en 2004, compte « embaucher (…) plus encore dans l'avenir » afin de satisfaire une production qui ne cesse de croître chaque année. La marque propose également un établissement de formation, perpétuant ainsi la tradition du bassin horloger de Morteau.
Il s’agit d’une belle vitrine pour le nouveau Made in Jura conceptualisé en partie par le Conseil Général en 2003. Le label entend valoriser le savoir-faire artisanal historique de la région dans différents domaines. Un coup de projecteur sur des entreprises qui sont nombreuses à aspirer au destin du groupe Bel, fromager fondé en 1865 et devenu un des leaders mondiaux. Grâce à des produits phares tels que La Vache qui rit, qui constitue la moitié de la production jurassienne, le groupe emploie 750 collaborateurs sur ces sites de Lons et Dole.
La stratégie de relocalisation jurassienne semble également payante pour le groupe allemand Simba Dickie, qui a repris en 2008 l’entreprise de jouets Smoby alors en faillite. « Après la reprise, on a commencé par tout rationaliser et par recentrer l'activité de plusieurs usines des environs sur Arinthod », précise Thomas Le Paul, directeur général de Smoby Toys. Jean-Charles Grosdidier, maire du village, se félicite : « On a eu une chance inouïe qu'ils soient choisis pour la reprise lors du redressement judiciaire ». Aujourd’hui le chiffre d’affaire du fleuron du jouet s’est stabilisé autour des 120 millions d’euros. La « Plastics Vallée » se remet à l’ouvrage.
De la lunetterie à la fabrication d’instruments de précision mais également de l’industrie du bois et du plastique, le made in Jura s’impose comme un gage de qualité. Cette stratégie pourrait bien faire des émules dans les régions voisines. Pour preuve, Rossignol, a récemment relocalisé sa production en Haute-Savoie.