Quand la loi Macron annule la loi Evin
Ce changement survient dans le cadre de l’examen en commission du projet de loi Macron. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a immédiatement fait part de sa« colère ».
Il était pourtant hors de question pour le gouvernement de laisser passer une telle chose. Marisol Touraine, puis Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, s’étaient tour à tour exprimés pour demander à ce que cet amendement reste inchangé. Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, s’était même engagé à déposer un amendement de suppression pour maintenir l’équilibre. Retournant sa veste, il s’est contenté d’appeler les députés à voter contre la proposition introduite par le sénateur de Gironde Gérard César (Les Républicains).
A qui paie le coup porté à la loi Evin ?
Du côté du lobby du vin, on assure qu’il est difficile d’évoquer le vin et l’« œnotourisme » dans la presse. Ils dénoncent la source d’instabilité juridique que serait la loi Evin. Depuis son application en 1991, trois articles de presse ont fait l’objet de poursuites judiciaires par l’Association de prévention de l’alcoologie et d’addictologie (Anpaa).
La question est : la filière viticole est-elle la véritable gagnante de cette bataille ? Le silence persiste du côté des grands noms des spiritueux. Le fait est que, en termes publicitaires, ce sont les grandes marques d’alcool (champagne, whisky, vodka, rhum, bière...) qui ont les moyens de communiquer, pas les viticulteurs.
Claude Evin, père de la loi de 1991, s’est dit« très inquiet » dans Le Parisien. L’amendement en question libérera dès son application la possibilité de faire de la publicité pour l’alcool « et ce, quasiment sans limite », expliquait-il.