Relocaliser pour des questions de qualité
Quelques grands industriels historiques ont déjà opéré un virage à 180 degrés en la matière et l’ont annoncé avec fracas, à l’instar de Renault Trucks, des skis Rossignol ou du fabricant de jouets Smoby, qui ont choisi de relocaliser leurs productions en France : meilleur suivi des contraintes de fabrication et meilleure qualité finale ont lourdement pesé dans l’arbitrage et la réorientation entamée par les responsables de ces trois groupes. Si, à court terme, le choix des bas coûts a pu sembler une option avantageuse et suffisante pour motiver le recours partiel au « made in offshore », une compréhension plus fine des attentes des clients, des contraintes et des coûts cachés générés par les délocalisations a fini par avoir raison de cette situation.
En clair, les gains réalisés sur la main d’œuvre ne sont pas l’alpha et l’oméga de la réussite économique pour une entreprise : produire sur place, au plus près de la demande et des circuits de distribution, au plus court des circuits d’acheminement sont autant d’atouts soutenant la réactivité et l’efficacité de la production française. C’est pour en bénéficier que Renault Trucks a décidé fin août 2013 de rapatrier une portion de sa production en France alors qu’elle l’avait délocalisée en Turquie. « Prise à l’occasion du renouvellement intégral de la gamme européenne du constructeur au losange », cette décision intervient dans le souci d’assurer « le passage ambitieux aux normes Euro 6 ». Face à l’accroissement du niveau d’exigence des marchés, c’est donc sur des compétences françaises et sur les usines de Bourg-en-Bresse, de Blainville et de Vénissieux qu’a choisi de compter Renault Trucks.
En clair, les gains réalisés sur la main d’œuvre ne sont pas l’alpha et l’oméga de la réussite économique pour une entreprise : produire sur place, au plus près de la demande et des circuits de distribution, au plus court des circuits d’acheminement sont autant d’atouts soutenant la réactivité et l’efficacité de la production française. C’est pour en bénéficier que Renault Trucks a décidé fin août 2013 de rapatrier une portion de sa production en France alors qu’elle l’avait délocalisée en Turquie. « Prise à l’occasion du renouvellement intégral de la gamme européenne du constructeur au losange », cette décision intervient dans le souci d’assurer « le passage ambitieux aux normes Euro 6 ». Face à l’accroissement du niveau d’exigence des marchés, c’est donc sur des compétences françaises et sur les usines de Bourg-en-Bresse, de Blainville et de Vénissieux qu’a choisi de compter Renault Trucks.
Un engagement sociétal bénéfique à l’image
Il faut également prendre en compte un atout plus difficilement chiffrable : en « rapatriant » ne fussent que pour partie leurs activités en France, Rossignol, Smoby ou encore l’opticien Atoll se sont offert rien de moins qu’une nouvelle image ; celle d’une entreprise volontariste, soucieuse d’apporter sa pierre à la lutte contre la crise, partie prenante dans la lutte contre le chômage. « On n’est pas des philanthropes », corrige toutefois Bruno Cercley, PDG des Skis Rossignol qui a relocalisé en France 10 % de sa production. « Le made in France a de la valeur uniquement si on est compétitif ». « Depuis 2005, le PDG de l’entreprise avait pris conscience des limites du tout asiatique », renchérit Cédric Veille, l’un des responsables de production du lunettier Atol, en insistant sur les gains qualitatifs. La plus coûteuse des campagnes de publicité n’eut pas fait mieux, tant les Français sont attachés aux valeurs éthiques portées par les entreprises.
Quand localité rime avec agilité
Le « produit français » n’est d’ailleurs pas le seul résultat du made in France à faire recette. Qu’on le veuille ou non, le « service français » bénéficie également de la préférence des marchés. En créant Wonderbox, aujourd’hui leader sur le marché du coffret-cadeau, Bertile Burel et James Blouzard ont voulu proposer un service « zéro défaut » à leur client, dans un domaine où la confiance est capitale. Pour ces deux jeunes entrepreneurs, il n’était pas question de réaliser des économies sur le relationnel, avec des « call-centers » éloignés de plusieurs milliers de kilomètres. Prenant à rebrousse-poil la tendance qui présidait le secteur lors de la création de leur entreprise en 2004, ils ont donc fait le choix d’implanter leurs salariés en plein cœur de Paris, au siège de l’entreprise, et de privilégier des partenaires commerciaux issus du secteur français du tourisme. « Notre service clientèle est rattaché à notre siège social, ce qui nous permet de nous tenir informées directement de la satisfaction de nos clients, explique James Blouzard. Il en va de même pour notre service de relation avec les prestataires : cela nous permet de travailler en étroite collaboration avec eux dans une démarche de co-innovation. » Geste audacieux, un rien iconoclaste, et surtout hautement justifié rétrospectivement : dix ans plus tard en effet, le taux de satisfaction des clients frôle les 95 %.
« Notre métier, c’est de développer des solutions d’ingénierie pour automatiser et sécuriser la transmission des données liées à la sécurité », explique Bruno Baron, président de Picdi, société implantée à La Rochelle. En d’autres termes, Picdi fourni à ses clients des solutions de traçabilité. Pour la filière viande d’Intermarché, l’entreprise contrôle ainsi « les crochets, bacs, chariots, de l’abattoir jusqu’à l’entrée du magasin en passant par les plates-formes de distributions ». Une fois de plus, la réactivité est un argument de vente majeur pour ce type de prestation. Et naturellement, l’ancrage territorial de Picdi lui confère une capacité de suivi sans égal qui joue naturellement en sa faveur. Composée de seulement 19 salariés, cette entreprise rassemble des cerveaux français qui ont généré à eux seuls 1,4 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2011 !
Traçabilité, qualité, image de marque… L’impact positif du made in France se précise avec le temps. Face à lui, l’argument de la réduction des coûts invoqués pour justifier l’intérêt de la délocalisation est plus fréquemment remis en question. Or si pour certaines industries, assurer des prix bas reste un impératif incompressible, on ne peut que se féliciter de voir que d’autres ont compris que leur salut ne passait pas uniquement par là. C’est finalement une question de bon sens : la compétitivité n’a jamais été uniquement une affaire de prix.
« Notre métier, c’est de développer des solutions d’ingénierie pour automatiser et sécuriser la transmission des données liées à la sécurité », explique Bruno Baron, président de Picdi, société implantée à La Rochelle. En d’autres termes, Picdi fourni à ses clients des solutions de traçabilité. Pour la filière viande d’Intermarché, l’entreprise contrôle ainsi « les crochets, bacs, chariots, de l’abattoir jusqu’à l’entrée du magasin en passant par les plates-formes de distributions ». Une fois de plus, la réactivité est un argument de vente majeur pour ce type de prestation. Et naturellement, l’ancrage territorial de Picdi lui confère une capacité de suivi sans égal qui joue naturellement en sa faveur. Composée de seulement 19 salariés, cette entreprise rassemble des cerveaux français qui ont généré à eux seuls 1,4 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2011 !
Traçabilité, qualité, image de marque… L’impact positif du made in France se précise avec le temps. Face à lui, l’argument de la réduction des coûts invoqués pour justifier l’intérêt de la délocalisation est plus fréquemment remis en question. Or si pour certaines industries, assurer des prix bas reste un impératif incompressible, on ne peut que se féliciter de voir que d’autres ont compris que leur salut ne passait pas uniquement par là. C’est finalement une question de bon sens : la compétitivité n’a jamais été uniquement une affaire de prix.