Hausse des prix agricoles : l’arbre qui cache la forêt
Toutes filières confondues, les prix agricoles ont progressé de 3% en 2017. On aurait pu s’en réjouir a priori, sauf que ce chiffre est en réalité l’arbre qui cache la forêt. D’une part parce que les coûts de production ont augmenté au même rythme voire plus rapidement dans certaines filières, les marges des agriculteurs n’ont donc pas progressé de la même manière. D’autre part parce que ce chiffre n’est qu’une moyenne : les prix agricoles n’ont pas augmenté dans toutes les filières. De plus, les hausses les plus spectaculaires correspondent à un rattrapage suite aux baisses des prix constatées les années précédentes.
Les comptes des industries de viande de boucherie montrent par exemple une diminution globale des marges nettes en 2017 même si les prix de certains animaux progressent, comme ceux des bovins (+3,6%). Les prix du porc, qui s’est vendu en 2017 en moyenne 6 % plus cher qu’en 2016, est un autre exemple du trompe-l’œil des statistiques, puisque la forte augmentation des prix constatée en début d’année (suite à une hausse subite de la demande de la part des importateurs chinois) a été neutralisée par leur chute brutale dès le troisième trimestre 2017. Le produit dégagé ne permet même pas de couvrir les coûts de production.
Les comptes des industries de viande de boucherie montrent par exemple une diminution globale des marges nettes en 2017 même si les prix de certains animaux progressent, comme ceux des bovins (+3,6%). Les prix du porc, qui s’est vendu en 2017 en moyenne 6 % plus cher qu’en 2016, est un autre exemple du trompe-l’œil des statistiques, puisque la forte augmentation des prix constatée en début d’année (suite à une hausse subite de la demande de la part des importateurs chinois) a été neutralisée par leur chute brutale dès le troisième trimestre 2017. Le produit dégagé ne permet même pas de couvrir les coûts de production.
La marge des circuits de distribution augmente, celle des producteurs stagne
Dans la filière laitière, les coûts de production restent systématiquement supérieurs aux revenus des agriculteurs, même si les prix ont progressé de 13% sur l’année, correspondant à un phénomène de rattrapage après trois années de baisse consécutive, et liés à l’envolée exceptionnelle du prix du beurre d’autre part. Dans la filière céréalière, les exploitants en blé tendre ont connu une deuxième année consécutive avec des résultats économiques négatifs, avec une marge nette prévisionnelle négative (-7 euros / tonne en blé tendre). Le prix des légumes affiche une baisse de 5%, et le prix des fruits reste stable. Et même si les prix agricoles oscillent fortement, cette instabilité contraste avec la grande stabilité des prix payés par le consommateur final (soit les prix pratiqués par les grandes et moyennes surfaces).
Peu après la publication de l’Observatoire, les Chambres d’agriculture ont publié un communiqué amer : « Les Chambres d'agriculture constatent que la modeste amélioration des prix agricoles ne permet toujours pas de rémunérer décemment les agriculteurs. […] L’amélioration de la marge nette des grandes et moyennes surfaces interpelle quant à la juste répartition de la valeur au regard des difficultés rencontrées par les autres maillons », peut-on y lire.
Peu après la publication de l’Observatoire, les Chambres d’agriculture ont publié un communiqué amer : « Les Chambres d'agriculture constatent que la modeste amélioration des prix agricoles ne permet toujours pas de rémunérer décemment les agriculteurs. […] L’amélioration de la marge nette des grandes et moyennes surfaces interpelle quant à la juste répartition de la valeur au regard des difficultés rencontrées par les autres maillons », peut-on y lire.