Labels alimentaires : l’UFC-Que Choisir dénonce la faiblesse des exigences



Jeudi 30 Septembre 2021
Anton Kunin

Fromages AOP, viandes Label Rouge, Haute Valeur Environnementale… : l’UFC-Que Choisir ainsi que Greenpeace France, WWF France et BASIC attirent l’attention des filières sur l’insuffisance des exigences des différents labels et certifications.


Certains fromages AOP peuvent être produits n’importe où en France

Un label, est-il un gage de qualité ? Si cela a tendance à être le cas, cela ne l’est pas toujours, alertent l’UFC-Que Choisir, Greenpeace France, WWF France et BASIC. Concernant les fromages AOP par exemple, les associations révèlent que les cahiers des charges du Saint-Nectaire, du Cantal et du Munster AOP n’exigent pas qu’ils soient fabriqués au sein de ces communes. Ainsi, « les productions d’entrée de gamme se révèlent très peu différentes des productions industrielles sans AOP », déplorent les quatre associations. En plus, les cahiers des charges de ces trois fromages autorisent le lait pasteurisé et l’ensilage et manquent d’exigences formelles sur les races de vaches.

Concernant la viande Label Rouge, si ce label est mérité pour les filières volailles et bœuf, il ne l’est pas en revanche pour les productions qui « se contenteraient des exigences minimalistes définies ». C’est le cas du porc Label Rouge : la race et l’accès des animaux à l’extérieur sont insuffisamment pris en compte dans les cahiers de charges, déplorent les quatre associations.

La définition des cahiers des charges est laissée aux professionnels eux-mêmes

L’UFC-Que Choisir, Greenpeace France, WWF France et BASIC dénoncent « un dysfonctionnement majeur du système français de certification ». Il faut savoir que les cahiers des charges de ces labels sont définis par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). Or, au sein de l’INAO, les comités chargés de l’examen des cahiers des charges comptent une écrasante majorité de professionnels au détriment des représentants de l’administration et des consommateurs.

Les quatre associations demandent donc une révision des conditions de certification (cahiers des charges, exigence des contrôles…). Elles demandent aussi que l’attribution des aides publiques aux différents labels soit conditionnée à une réelle garantie concernant les impacts environnementaux et socio-économiques des productions.








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