Le secteur de la messagerie instantanée en mobilité est hautement concurrentiel. De nombreux acteurs tentent de s'y faire un nom, comme Snapchat, Skype, BBM (BlackBerry) et même Facebook qui a récemment relancé son application mobile Messenger. La consolidation est cependant bien entamée. Le japonais Rakuten a ainsi racheté Viber pour 900 millions de dollars, mais cette acquisition n'est finalement pas grand chose quand on la compare avec celle de WhatsApp.
Car Facebook va investir rien moins que 19 milliards de dollars pour s'offrir cette application. Un chiffre qui donne le vertige et qui se décompose comme suit : 12 milliards en échange d'actions, 4 milliards en cash et 3 milliards en actions préférentielles pour les 32 employés de la start-up - passés du jour au lendemain du statut de simples salariés à celui de millionnaires en devenir. Un classique dans la Silicon Valley, mais rarement de cette ampleur.
WhatsApp vaut-il cette somme insensée ? Les critères habituels s'effacent devant la stratégie de croissance de Facebook. Parvenu à son plus haut en terme d'utilisateurs (1,25 milliard d'inscrits), le réseau social ne peut plus compter que sur la croissance externe pour continuer à croître. En 2012, il rachetait ainsi le service de partage de photos Instagram (pour 1 milliard de dollars, un montant jugé fou à l'époque). Avec WhatsApp, Facebook ajoute près de 450 millions d'utilisateurs actifs mensuels, valorisés chacun 50$. La messagerie, souvent considérée comme le remplaçant du SMS, fait donc un carton que ne connait pas le propre outil de Facebook, Messenger. Et c'est sans compter les 200 millions d'appels audio chaque jour : WhatsApp a le potentiel pour remplacer les fonctions classiques d'un téléphone.
Il reste maintenant à trouver le modèle économique qui permettra de rembourser l'investissement, mais également d'être profitable. Les fondateurs de WhatsApp, qui siègent désormais au conseil d'administration de Facebook, ont promis qu'il n'y aurait pas de publicité dans leur app.