Des bouchers venus de l'Est
A Lamballe et dans sa région, les abattoirs débitent des millions de cochons par an. Et ils emploient des milliers de personnes. A elle seule, la coopérative Coperl Arc Altlantique fournit du travail à 3 400 salariés. Les besoins en personnel sont énormes. Et les habitants de la région travaillent tous dans ces coopératives. Le taux de chômage dérisoire ne dépasse jamais les 6 ou 7%. De quoi satisfaire la population et les autorités locales. Pourtant la région ne suffit pas à fournir les effectifs nécessaires. Le travail dans les abattoirs est en effet pénible. Le turn-over est important. Les accidents et les abandons sont fréquents. Les salaires ne sont pas très élevés. Avec une image très dégradée, les abattoirs ont de plus en plus de difficultés à recruter.
La solution recherchée par les coopératives est venue de l'Est. Désormais en Bretagne, les travailleurs Roumains, Bulgares, Slovaques, Tchèques, Polonais font partie du paysage. Des agences d'intérim spécialisées font venir des ouvriers d'Europe de l'Est pour travailler dans les boucheries de Lamballe. La filière de l'Est a désormais remplacé la filière africaine. Ces travailleurs sont de plus, expérimentés et connaissent le travail de la boucherie. Ils acceptent les tâches les plus pénibles qui rebutent les Français. Les sociétés d'intérim se chargent de toutes les formalités et fournissent ainsi une main-d'œuvre économique et nombreuse, à une industrie « mangeuse d'hommes ».
Des souplesses légales
Tout le monde est content. Les employeurs bénéficient d'une main d'œuvre à moindres coûts. Les salaires des intérimaires de l'Est sont inférieurs à ceux des employés français. De plus les charges sociales sont celles du pays d'origine. Elles sont bien moins élevées que celles du régime social français. Quant aux salariés des pays de l'Est, ils bénéficient d'une rémunération supérieure à celle de leurs pays d'origine. Quoiqu'inférieure à celle de leurs collègues français. Alors que la loi française interdit à certains ressortissants de pays de l'Est de travailler plus de 3 mois en France, les agences d'Intérim spécialisées ignorent parfois cette limitation. Elles n'hésitent pas à jouer sur les contradictions de la législation.
L'Intérim est un secteur qui a échappé à la directive Bolkestein, il n'est donc pas complètement libéralisé. La directive qui régit le travail intérimaire unifie le statut des travailleurs européens, mais elle contredit le principe de détachement de salariés. Les agences d'Intérim profitent de cette cacophonie législative. Ce statut prévoit en effet que les cotisations du travailleur détaché sont versées dans son pays d'origine. La notion de détachement telle que l'interprètent les sociétés d'intérim est sujette à caution. Toutefois, la jurisprudence européenne renforce le principe de détachement, à l'encontre des conventions collectives nationales. Au détriment des travailleurs « détachés ».
A Lamballe et dans sa région, les abattoirs débitent des millions de cochons par an. Et ils emploient des milliers de personnes. A elle seule, la coopérative Coperl Arc Altlantique fournit du travail à 3 400 salariés. Les besoins en personnel sont énormes. Et les habitants de la région travaillent tous dans ces coopératives. Le taux de chômage dérisoire ne dépasse jamais les 6 ou 7%. De quoi satisfaire la population et les autorités locales. Pourtant la région ne suffit pas à fournir les effectifs nécessaires. Le travail dans les abattoirs est en effet pénible. Le turn-over est important. Les accidents et les abandons sont fréquents. Les salaires ne sont pas très élevés. Avec une image très dégradée, les abattoirs ont de plus en plus de difficultés à recruter.
La solution recherchée par les coopératives est venue de l'Est. Désormais en Bretagne, les travailleurs Roumains, Bulgares, Slovaques, Tchèques, Polonais font partie du paysage. Des agences d'intérim spécialisées font venir des ouvriers d'Europe de l'Est pour travailler dans les boucheries de Lamballe. La filière de l'Est a désormais remplacé la filière africaine. Ces travailleurs sont de plus, expérimentés et connaissent le travail de la boucherie. Ils acceptent les tâches les plus pénibles qui rebutent les Français. Les sociétés d'intérim se chargent de toutes les formalités et fournissent ainsi une main-d'œuvre économique et nombreuse, à une industrie « mangeuse d'hommes ».
Des souplesses légales
Tout le monde est content. Les employeurs bénéficient d'une main d'œuvre à moindres coûts. Les salaires des intérimaires de l'Est sont inférieurs à ceux des employés français. De plus les charges sociales sont celles du pays d'origine. Elles sont bien moins élevées que celles du régime social français. Quant aux salariés des pays de l'Est, ils bénéficient d'une rémunération supérieure à celle de leurs pays d'origine. Quoiqu'inférieure à celle de leurs collègues français. Alors que la loi française interdit à certains ressortissants de pays de l'Est de travailler plus de 3 mois en France, les agences d'Intérim spécialisées ignorent parfois cette limitation. Elles n'hésitent pas à jouer sur les contradictions de la législation.
L'Intérim est un secteur qui a échappé à la directive Bolkestein, il n'est donc pas complètement libéralisé. La directive qui régit le travail intérimaire unifie le statut des travailleurs européens, mais elle contredit le principe de détachement de salariés. Les agences d'Intérim profitent de cette cacophonie législative. Ce statut prévoit en effet que les cotisations du travailleur détaché sont versées dans son pays d'origine. La notion de détachement telle que l'interprètent les sociétés d'intérim est sujette à caution. Toutefois, la jurisprudence européenne renforce le principe de détachement, à l'encontre des conventions collectives nationales. Au détriment des travailleurs « détachés ».