Moral des industriels : non, la morosité n’est pas généralisée !



Vendredi 31 Août 2012
La Rédaction

Bien sûr, la conjoncture n’incite pas à un optimisme débridé. Pour autant, il faut se garder de résumer la situation française aux cas de fermetures qui font la une des médias. Tous les patrons n’ont pas le moral en berne !


Moral des industriels : non, la morosité n’est pas généralisée !
Alors qu’apparaissent quelques signes de rebond, il faut distinguer les situations en fonction des secteurs, mais aussi des configurations et des stratégies propres à chaque entreprise.
 
Certes, il y a Lejaby et Petroplus, symboles récents d’une désindustrialisation qui fait la une des médias, nourrit le discours des politiques et hante les Français. Pour autant, la situation réelle de l’industrie française ne se résume pas aux délocalisations, aux plans sociaux et aux fermetures d’usines… Au-delà même des groupes du CAC 40 portant le longue date les couleurs du savoir-faire industriel français à l’international, de nombreuses autres entreprises de taille plus modeste refusent de céder à la morosité ambiante.
 
Dernières illustrations en date : le groupe Montabert, leader mondial dans le domaine des perforateurs de roche qui vient d'investir cinq millions d'euros dans son usine de Saint-Priest, et le créateur de tablettes numériques Qooq qui a décidé de relocaliser en France une production jusqu’ici réalisée en Chine. Dans les deux cas, un belle confiance dans l’avenir industriel de la France. « La désindustrialisation de la France n'est pas une fatalité », proclame le groupe Montabert (1), quand le PDG de Qooq, lui, déclare crânement qu’il avait « envie de démontrer qu'on pouvait développer en France l'industrie du 21e siècle ».
 
Le point commun entre ces deux entreprises : miser sur l’innovation et l’excellence technologique. Un choix également suivi de façon extrêmement déterminée par le Groupe CNIM, sous l’impulsion de son jeune PDG, Nicolas Dmitrieff. Concepteur d’ensembles industriels clés en main à fort contenu technologique, ce groupe d’environ 3000 salariés - dont 2000 en France -  est peu connu du grand public. Il rencontre pourtant de beaux succès tant en Europe qu’à l’international, notamment dans l’énergie et l’environnement, ses secteurs de prédilection. Les deux peuvent d’ailleurs se combiner, comme dans l’usine de valorisation énergétique des déchets que CNIM va réaliser en Azerbaïdjan. Un contrat gagné sur appel d’offre grâce à la supériorité technologique du projet français sur ses concurrents.
 
« L’excellence technologique figure au cœur de notre stratégie. Depuis plusieurs années, nous consacrons d’importants moyens à la recherche et à l’innovation, mais cet effort, accompli sur nos fonds propres, est maintenant amplement récompensé. », explique Nicolas Dmitrieff. Et c’est peu de le dire: alors que l’entreprise était en difficulté voici quelques années, la mobilisation sur l’innovation a redynamisé tout le groupe. Et les résultats sont là : l’année dernière, les commandes enregistrées par CNIM ont cru de 38 % par rapport à 2010 pour s’établir à 950 millions d’euros.
 
Comment expliquer une telle croissance dans une conjoncture marquée par le ralentissement de l’économie mondiale ? « Nous avons pris le parti d’aller chercher la croissance là où elle se trouve tant en termes de secteurs d’activité que de zones géographiques », indique Nicolas Dmitrieff. Une stratégie gagnante ! En 2011, la branche « environnement » a fait un bon spectaculaire. Et CNIM voit son développement dopé par les besoins croissant d’infrastructures modernes des pays émergents. Présent dans une quinzaine de pays à la surface du globe, le Groupe peut s’enorgueillir de quelques beaux succès en Chine, marché prometteur où, via sa filiale Bertin Technologies, il a récemment décroché une commande pour 18 silencieux destinés aux circuits secondaires de centrales nucléaires. Pour Nicolas Dmitrieff, ce contrat démontre que « les marchés internationaux ne sont pas nécessairement la chasse gardée des groupes du CAC 40. Pour peu que l’on s’en donne les moyens, ils sont aussi accessibles à des entreprises plus modestes.  »
 
Certes, ces succès ne suffisent pas à dessiner une tendance. Mais, alors que la réindustrialisation est en passe de devenir un objectif national, Montabert, Qooq et CNIM démontrent, qu’avec de l’audace, de la détermination et de la clairvoyance stratégique, les entreprises françaises peuvent bel et bien l’emporter dans la compétition mondiale.
 
(1) « Montabert investit 5 millions d'euros dans son usine de Saint-Priest », www.francebtp.com 06/02/12.
(2) « Jean-Yves Hepp : le pari d’une tablette ‘made in France’, in La Lettre Alter&Go n°57, octobre 2011, consultable sur www.alteretgo-groupe.com


M.J.




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