Le français Oberthur Fiduciaire, l’allemand Giesecke+Devrient, ou encore l’anglais De La Rue… Ces entreprises européennes historiques de l’impression fiduciaire sont les principaux garants de la fiabilité des billets de banque dans de nombreux pays. Ces morceaux de papier colorés qui nous accompagnent au quotidien sont en fait le fruit d’innovations permanentes, protégées par le secret industriel, visibles comme invisibles.
Le défi de l’innovation permanente
Le fleuron français Oberthur Fiduciaire le souligne par la voix de son PDG Thomas Savare : l’impression de billets est « un métier gouverné par un défi technique permanent : celui d’avoir plusieurs longueurs d’avance sur les contrefacteurs ». L’enjeu est d’autant plus crucial qu’en l’absence de mesures de sécurité à la hauteur des enjeux, la contrefaçon peut mettre à mal la stabilité monétaire d’un pays. De tels risques semblent toutefois bel et bien appartenir au passé en raison du degré de technicité atteint dans la lutte contre la fausse monnaie. C’est ainsi que la Banque centrale européenne (BCE) peut sans risque présenter les billets européens comme sûrs et fiables, et rapporter conséquemment des saisies historiquement basses de contrefaçons.
La BCE a d’ailleurs profité de l’anniversaire vicennal des billets de banque européens pour changer leur design et leur graphisme. Loin de se cantonner au toilettage esthétique, cette décision s’adosse à l’objectif d’un renforcement de la sécurité de la monnaie fiduciaire. L’institution n’en est pas à son coup d’essai. En 2014 déjà, elle s’était illustrée par l’émission de billets de 10 euros composés entre autres de nouveaux dispositifs tels qu’un nombre émeraude, des reliefs ou l’incorporation d’un portrait de la déesse Europe dans son hologramme et son filigrane. L’occasion de rappeler au grand public mais surtout de faire savoir aux contrefacteurs que le billet papier est plus que jamais un bijou technologique.
Du secret industriel aux solutions de sécurité
Chaque nouvelle innovation est une garantie supplémentaire d’inviolabilité monétaire. En amont, plus l’information est cloisonnée, mieux le secret industriel est protégé. Oberthur Fiduciaire a ainsi décidé de contrôler l’ensemble de sa chaîne de production, « de la fabrication du papier à l’impression de la monnaie ». L’entreprise rennaise a ainsi racheté VHP Security Paper, une société accréditée par la BCE et spécialisée dans la confection du papier pour billets de banque depuis 1890. Les caractéristiques du papier sont essentielles et doivent supporter des ajouts technologiques toujours plus performants. Oberthur Fiduciaire a ainsi mis au point un fil 3D de nouvelle génération (ReliefTM) dont la polyvalence et les effets visuels en font un outil de sécurité et de reconnaissance utile pour les utilisateurs. Une autre technologie – PulsarTM – intègre des micro-optiques pour un effet visuel extrêmement difficile à reproduire.
Ces innovations ne sont pas l’apanage d’une seule entreprise, mais chaque acteur du monde fermé de l’impression fiduciaire a ses propres technologies. Une difficulté de plus pour les faussaires et une saine émulation pour tous les fabricants de billets de banque. Ainsi, G+D a développé plusieurs éléments de sécurité à l’image de (FIT®) qui combine gravure informatisée et technologie laser pour notamment créer des lignes très fines.
La qualité des solutions proposées et l’immense difficulté à s’en rapprocher pour les faussaires est un impératif pour garder la confiance des banques centrales. Une confiance de la BCE et des citoyens qui se traduit notamment par une masse de billets en circulation qui ne cesse de croître. Pour les vingt ans de l’euro, en 2020, la Bundesbank a mis en perspective le volume fiduciaire en circulation au sein de l’Eurosystème – qui regroupe la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales. Depuis 2010, « le volume des billets en circulation a crû en moyenne de 6% par an », démontrant s’il en était besoin la confiance des européens pour le cash en général et la sécurité de leur monnaie en particulier.
Entre ombre et lumière : un billet infalsifiable
Une des particularités de nombreux systèmes de sécurité est leur réaction à la lumière. Certains effets se voient à l’œil nu tandis que d’autres requièrent un appareil de contrôle de type lampe à UV. C’est le cas pour les effets lumineux de G+D rendus visibles grâce à une lumière ultraviolette, mais également avec le vernis UV Securicoat Ultra d’Oberthur Fiduciaire, renforcé par un adjuvant anti-eau et anti-huile. Un autre système de protection de l’imprimeur français (Avalon) repose sur une encre qui, lorsqu’elle est légèrement frottée, change temporairement de couleur sous les ultraviolets. Au-delà de ce degré technique déjà avancé pour le grand public, il existe des dispositifs de sécurité encore plus poussés, dits de niveau III – les plus difficiles à reproduire. Des examens en laboratoire au moyen d’appareils complexes sont nécessaires pour révéler leurs caractéristiques. Il en est ainsi du système Strobo d’Oberthur Fiduciaire. La présence d’un motif caché n’est révélée qu’avec une lampe stroboscopique UV spécifique.
La lutte entre ombre et lumière à laquelle se livrent les fabricants de billets et des faussaires au fonctionnement quasi-professionnel demande des moyens financiers très importants. Une nécessité à laquelle le britannique De La Rue Currency semble se plier avec de plus en plus de difficultés. Troisième acteur au niveau mondial, l’entreprise britannique souffre d’une santé financière fragile et pourrait à terme avoir du mal à suivre le rythme de cette course à la sécurisation des billets de banque, tant il est indispensable de garder une bonne longueur d’avance pour garder la confiance des banques centrales et des citoyens.
Le défi de l’innovation permanente
Le fleuron français Oberthur Fiduciaire le souligne par la voix de son PDG Thomas Savare : l’impression de billets est « un métier gouverné par un défi technique permanent : celui d’avoir plusieurs longueurs d’avance sur les contrefacteurs ». L’enjeu est d’autant plus crucial qu’en l’absence de mesures de sécurité à la hauteur des enjeux, la contrefaçon peut mettre à mal la stabilité monétaire d’un pays. De tels risques semblent toutefois bel et bien appartenir au passé en raison du degré de technicité atteint dans la lutte contre la fausse monnaie. C’est ainsi que la Banque centrale européenne (BCE) peut sans risque présenter les billets européens comme sûrs et fiables, et rapporter conséquemment des saisies historiquement basses de contrefaçons.
La BCE a d’ailleurs profité de l’anniversaire vicennal des billets de banque européens pour changer leur design et leur graphisme. Loin de se cantonner au toilettage esthétique, cette décision s’adosse à l’objectif d’un renforcement de la sécurité de la monnaie fiduciaire. L’institution n’en est pas à son coup d’essai. En 2014 déjà, elle s’était illustrée par l’émission de billets de 10 euros composés entre autres de nouveaux dispositifs tels qu’un nombre émeraude, des reliefs ou l’incorporation d’un portrait de la déesse Europe dans son hologramme et son filigrane. L’occasion de rappeler au grand public mais surtout de faire savoir aux contrefacteurs que le billet papier est plus que jamais un bijou technologique.
Du secret industriel aux solutions de sécurité
Chaque nouvelle innovation est une garantie supplémentaire d’inviolabilité monétaire. En amont, plus l’information est cloisonnée, mieux le secret industriel est protégé. Oberthur Fiduciaire a ainsi décidé de contrôler l’ensemble de sa chaîne de production, « de la fabrication du papier à l’impression de la monnaie ». L’entreprise rennaise a ainsi racheté VHP Security Paper, une société accréditée par la BCE et spécialisée dans la confection du papier pour billets de banque depuis 1890. Les caractéristiques du papier sont essentielles et doivent supporter des ajouts technologiques toujours plus performants. Oberthur Fiduciaire a ainsi mis au point un fil 3D de nouvelle génération (ReliefTM) dont la polyvalence et les effets visuels en font un outil de sécurité et de reconnaissance utile pour les utilisateurs. Une autre technologie – PulsarTM – intègre des micro-optiques pour un effet visuel extrêmement difficile à reproduire.
Ces innovations ne sont pas l’apanage d’une seule entreprise, mais chaque acteur du monde fermé de l’impression fiduciaire a ses propres technologies. Une difficulté de plus pour les faussaires et une saine émulation pour tous les fabricants de billets de banque. Ainsi, G+D a développé plusieurs éléments de sécurité à l’image de (FIT®) qui combine gravure informatisée et technologie laser pour notamment créer des lignes très fines.
La qualité des solutions proposées et l’immense difficulté à s’en rapprocher pour les faussaires est un impératif pour garder la confiance des banques centrales. Une confiance de la BCE et des citoyens qui se traduit notamment par une masse de billets en circulation qui ne cesse de croître. Pour les vingt ans de l’euro, en 2020, la Bundesbank a mis en perspective le volume fiduciaire en circulation au sein de l’Eurosystème – qui regroupe la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales. Depuis 2010, « le volume des billets en circulation a crû en moyenne de 6% par an », démontrant s’il en était besoin la confiance des européens pour le cash en général et la sécurité de leur monnaie en particulier.
Entre ombre et lumière : un billet infalsifiable
Une des particularités de nombreux systèmes de sécurité est leur réaction à la lumière. Certains effets se voient à l’œil nu tandis que d’autres requièrent un appareil de contrôle de type lampe à UV. C’est le cas pour les effets lumineux de G+D rendus visibles grâce à une lumière ultraviolette, mais également avec le vernis UV Securicoat Ultra d’Oberthur Fiduciaire, renforcé par un adjuvant anti-eau et anti-huile. Un autre système de protection de l’imprimeur français (Avalon) repose sur une encre qui, lorsqu’elle est légèrement frottée, change temporairement de couleur sous les ultraviolets. Au-delà de ce degré technique déjà avancé pour le grand public, il existe des dispositifs de sécurité encore plus poussés, dits de niveau III – les plus difficiles à reproduire. Des examens en laboratoire au moyen d’appareils complexes sont nécessaires pour révéler leurs caractéristiques. Il en est ainsi du système Strobo d’Oberthur Fiduciaire. La présence d’un motif caché n’est révélée qu’avec une lampe stroboscopique UV spécifique.
La lutte entre ombre et lumière à laquelle se livrent les fabricants de billets et des faussaires au fonctionnement quasi-professionnel demande des moyens financiers très importants. Une nécessité à laquelle le britannique De La Rue Currency semble se plier avec de plus en plus de difficultés. Troisième acteur au niveau mondial, l’entreprise britannique souffre d’une santé financière fragile et pourrait à terme avoir du mal à suivre le rythme de cette course à la sécurisation des billets de banque, tant il est indispensable de garder une bonne longueur d’avance pour garder la confiance des banques centrales et des citoyens.